Pavillon des premières réglementations thermiques (1974-2000)

Pavillons RT et pavillons conventionnels des années 1980

Date de publication

19 mars 2025

Pavillons semblables

Pavillons semblables

Pavillon

Pavillon

Pavillons

Pavillons

Pavillon mitoyen

Pavillon mitoyen

En quelques mots …

Caractéristiques principales
Période de construction Entre 1974 et 2000
Habitat Logement individuel ou mitoyen
Taux de représentation sur la Métropole Rouen Normandie Environ 21,8 % des bâtiments et 10,3 % des logements

Enjeux patrimoniaux

Eléments remarquables sur les façades à préserver :

  • Façade avec peu de qualité patrimoniale

  • Ouvertures plus généreuses avec notamment les portes fenêtres

  • Décors sobres : volets battants en bois, lucarnes de toit

  • Façade enduite

Modes constructifs
  • Mur porteur en parpaings de béton + doublage isolant de première génération (polystyrène ou laine minérale)+contre-cloison

Matériaux en façade

Enduit principalement

Matériaux de structure

Parpaing de béton

Caractéristiques architecturales remarquables

Habitat :

  • Le type se décline sous deux formes d’habitat dans la métropole rouennaise :

    • Pavillon individuel

    • Maison mitoyenne (par 2 ou plus), parfois mitoyen par le garage

Styles architecturaux, modes constructifs et matériaux principaux :

Le pavillon des premières réglementation thermique (pavillon RT) est standardisé et même choisi sur catalogue. On trouve 2 grandes familles de pavillons :

  • Le pavillon individuel

  • La maison mitoyenne (par 2 ou plus), parfois mitoyen par le garage

Tous deux peuvent être dotés ou non d’un sous-sol, ou d’un garage attenant (c’est lépoque du tout voiture). Ainsi qu’une toiture à 2 ou 4 pans avec combles aménagés, dotés d’une faible couche d’isolant.

Le mode constructif est le mur en parpaings de béton creux, souvent doublés d’un isolant de première génération (polystyrène ou laine minérale) avec en intérieur une contre-cloison

Description architecturale et éléments remarquables et caractéristiques esthétiques du type :

Structure :

  • Les pavillons sont édifiés en parpaings de béton creux, souvent doublés d’un isolant de première génération (polystyrène ou laine minérale) avec en intérieur une contre-cloison. Un enduit extérieur vient donner son aspect lisse à la façade
  • Le pavillon est construit sur un vide sanitaire ou éventuellement en terre-plein
  • Les planchers sont en dalle préfabriquée poutrelles et hourdis béton

Volumétrie et compacité :

  • Constructions au volume généralement simple, plan rectangulaire ou parfois en L avec parfois un décroché au niveau du garage

  • Taille comprise entre 70 et 100m² environ

  • Les constructions parfois mitoyennes, au centre de la parcelle avec jardin.

Façades :

  • Les façades présentent une composition sobre, souvent rythmée par deux à quatre fenêtre identiques et alignées en bandeau. Elles sont recouvertes d’un enduit ou éventuellement d’un parement qui peut être différent au rez-de-chaussée.

  • Les modénatures sont rares, on peut trouver des encadrements de fenêtre préfabriqués ou des appuis de fenêtres

  • Les façades d’un même quartier (lotissement) sont généralement homogènes voire identiques

Ouvertures :

  • Les ouvertures sont plus généreuses que les pavillons d’avant 1974, il n’est pas rare de trouver des portes-fenêtres
  • Le double-vitrage fait son apparition
  • Les fenêtres sont de tailles variées, y compris sur une même façade

Toitures :

  • Les toitures sont à deux ou quatre pans en tuiles mécaniques ou ardoise fibro-ciment
  • Comble isolés (10 à 20cm de laine minérale ou équivalent)

Dessin de façade

Dessin de façade

Précautions principales pour des interventions de réhabilitation ou de ravalement

Réhabilitation architecturale et thermique

  • Avant toute intervention, il est essentiel de dresser un diagnostic architectural pour identifier et préserver les éléments remarquables de la façade : encadrement et alignements de fenêtres, homogénéité avec le quartier, etc. Ces éléments participent fortement à l’identité patrimoniale du bâti et doivent être conservés en un ensemble homogène.

  • Attention, les toitures fibro-ciment, les enduits, les plaques ou revêtement de sol et faux plafonds ainsi que les conduits et gaines et leur calorifugeages contiennent peut-être de l’amiante. Réalisez un diagnostic amiante et faites intervenir un professionnel (entreprise certifiée pour retrait ou confinement).

  • On pourra privilégier l’isolation thermique par l’extérieur qui permet de traiter les nombreux ponts-thermique et d’atteindre de meilleures performances énergétiques. Rester vigilent à ne pas dénaturer l’esthétique de la façade (en conservant les mêmes gammes de couleur d’enduit par exemple, ou les proportions d’ouverture et de mur plein).

  • Réisoler les comble sous la toiture (entre et sous les chevrons) ou en employant la méthode du sarking (au dessus de la toiture actuelle).

  • Dans le cadre d’un changement de menuiseries, conserver les volets battants en bois caractéristiques de la façade

  • Ces bâtiments sont généralement dotés d’une ventilation mécanique (obligatoire à partir de 1982). Il peut être utile en cas de réhabilitation de vérifier les débits et les conduits. Si nécessaire, on pourra remplacer le système.

  • Il est recommandé de prendre conseil et de se faire accompagner par un professionnel qualifié pour toute intervention de réhabilitation ou de ravalement de façade sur une façade remarquable.

Objectif : Concilier réhabilitation thermique et préservation de l’identité architecturale et patrimoniale

Il est indispensable d’effectuer un diagnostic architectural avant d’intervenir sur le bâti, afin de préserver au maximum les éléments qui participent à son identité architecturale et patrimoniale.

Concernant les façades sur rue :
  • On pourra conserver ou réinterpréter les matériaux d’origine mis en œuvre au niveau de la façade (parement, couleurs d’enduit).

  • La faible qualité patrimoniale de ces pavillon laisse la possibilité à de nombreuses solutions de réhabilitation telles que des extensions ou transformations.

  • Rythme des ouvertures : On pourra quand même conserver les ratios de surfaces vitrées par rapport à la surface de mur plein, les dimensions des menuiseries et leur positionnement pour respecter l’harmonie d’ensemble de la façade.

  • Volets : Les conserver si possible ou les remplacer par des modèles similaires (matériaux, couleur).

Concernant les toitures :
  • Conserver l’aspect général de la toiture (pente, nombre de pans, matériaux, couleur).

  • On pourra installer une fenêtre de toit s’il n’y en a pas

  • On pourra installer des panneaux solaires

Approche urbaine :
  • Respect de l’intégration urbaine des pavillons : Conserver le rapport du bâtiment à la rue (clôture, etc), et son homogénéité avec le reste du quartier.
Bilan :

Les interventions depuis l’extérieur sont ici encouragées. Il faudra veiller à assurer l’interface entre les différentes interventions et en préservant l’homogénéité des ensembles de bâtiments.

Bonnes pratiques de la réhabilitation


A faire absolument :
  • De manière générale, respecter la volumétrie, les alignements. Conserver ce qui caractérise esthétiquement le bâtiment (couleurs, parements, encadrements de fenêtres).

  • Lors de travaux visant à renforcer l’étanchéité à l’air du bâtiment, vérifier la qualité du système de ventilation ou le faire remplacer

  • Porter un attention toute particulière à la problématique de la présence d’amiante.

A ne surtout pas faire :
  • Toute intervention structurelle qui serait susceptible de mettre en péril le bâtiment.

Plus d’éléments sur le contexte

Cliquez sur les onglets pour en savoir plus sur ce type de bâtiments :

Eléments de contexte historique sur la construction

À partir du milieu des années 1970, la construction pavillonnaire change profondément sous l’effet du choc pétrolier et des premières réglementations thermiques (RT 1974, 1982). L’État oriente sa politique du logement vers l’accession à la propriété et l’individualisation résidentielle, marquant une rupture avec la période des grands ensembles collectifs. Le développement du tout-voiture rend possible l’expansion des lotissements en périphérie des villes, souvent normalisés et produits en série. Les ménages choisissent leur maison sur catalogue, auprès de promoteurs ou de constructeurs industriels (Phénix, Mikit, Maison France Confort…), ce qui entraîne une standardisation des formes et des procédés. L’isolation, jusque-là marginale, devient une obligation réglementaire, d’abord sommaire puis renforcée dans les années 80-90. Cette industrialisation rapide, centrée sur le coût et la rapidité d’exécution, se fait souvent au détriment du savoir-faire artisanal traditionnel, remplacé par des solutions préfabriquées et des assemblages rationalisés. Le pavillon de série devient ainsi le symbole d’un nouveau modèle résidentiel français : économique, accessible, mais souvent peu qualitatif sur le plan architectural et thermique.

Implantation urbaine

L’implantation de ces pavillon est très homogène sur chaque commune de la métropole. Aussi bien dans en périphérie des villes que dans les communes rurales. Ils sont très généralement regroupés sous forme de lotissements homogènes.

Représentation sur l’ensemble des communes

Représentation cartographique des pavillons des années 1974 à 2000 sur la Métropole Rouen Normandie

Représentation cartographique des pavillons des années 1974 à 2000 sur la Métropole Rouen Normandie

Les analyses statistiques estiment que 25 000 pavillons de ce type ont été construits sur l’ensemble de la métropole, soit 23 % du parc de logements actuel (2025), c’est la catégorie la plus représentée en nombre de bâtiments.

  • Le pavillon RT : Pavillon des premières réglementations thermique, il est standardisé et répond à une volonté pour les ménages d’acquérir une propriété avec jardin et avec un confort supplémentaire par rapport aux constructions plus anciennes. Le garage devient partie intégrante de l’ensemble. On trouve une disposition de pièces semblables aux pavillons des années 1960 - 1974 avec les pièces de nuit à l’étage (sous combles).

Caractéristiques techniques du type


Pavillons mitoyens

Pavillons mitoyens

Pavillon d’un lotissement, toiture à forte pente

Pavillon d’un lotissement, toiture à forte pente

Caractéristiques thermiques et comportement hygrothermique

Performance thermique de l’enveloppe

  • Comportement thermique des pavillons des années 1974 à 2000 :
Inertie Inertie faible, malgré une couche d’isolant les parois restent légères
Isolation Couche d’isolant plus ou moins importante, les premiers isolants restent tout de même peu performants par rapport aux standards actuels.
Déphasage Le déphasage est moyen ( de l’ordre de 4 à 6 heures) ce qui engendre parfois un inconfort hiver comme été surtout pour les pièces sous combles.
  • Leviers pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (3 points clés permettant d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment et qui ne déteriorent pas sa qualité patrimoniale) :
Leviers pour améliorer la performance en hiver Leviers pour lutter contre la chaleur en été

Comportement hygrothermique des parois

Le comportement hygrothermique des parois dépend de leur constitution, notamment des matériaux mis en œuvre :

Matériaux du mur Hygroscopicité Résistance à la diffusion de vapeur (µ) Perméabilité à la vapeur d’eau Capillarité
Parpaing creux béton Faible Forte Faible Faible
Doublage isolant intérieur (polystyrène expansé collé) Très faible Forte Très faible Nulle
Doublage intérieur laine minérale + contre-cloison Très faible Faible (mais présence d’un pare-vapeur) Faible à moyenne (mais freinée par le pare-vapeur) Nulle
Enduit ciment (extérieur) Très faible Très forte Très faible Très faible
Plâtre (enduits intérieurs) Moyenne à forte Moyenne Moyenne Faible

Confort en hiver

Les aspects participant au confort en hiver :

Volets : Des dispositifs tels que des volets battants ou roulants sont souvent présents sur les constructions de cette époque. Les utiliser correctement, c’est-à-dire les fermer la nuit permet d’économiser de l’énergie et d’améliorer le confort thermique.

Proportions d’ouvertures : Les ouvertures assez généreuses avec double vitrage permettent de faire entrer les apports solaires en hiver

Mitoyenneté : La mitoyenneté par une pièce chauffée permet d’avoir au moins un mur non déperditif (ce n’est pas le cas pour la mitoyenneté par le garage, mais celui-ci fait office d’espace tampon).

Isolation thermique : Les parois sont généralement dotées d’une couche d’isolant de performance variable. L’isolation de la toiture est améliorée par rapports aux pavillons des années 1960 à 1974. Les performances thermiques ne sont pas encore au niveau des standards actuels.

Ventilation : La ventilation mécanique (VMC) fait son apparition et augmente considérablement le confort. Le tirage maitrisé engendre un air moins humide et plus facile à chauffer.

Les aspects dégradant le confort en hiver :

Zonage thermique : Pas d’organisation particulière permettant d’économiser de l’énergie ou de gagner en confort. Au contraire les pièces sous combles sont froides en hiver.

Inertie thermique : Toujours peu d’inertie, les variations climatiques se font facilement ressentir.

Étanchéité à l’air : Les pavillons présentent une étanchéité à l’air encore moyenne, en particulier au niveau des menuiseries. Cette perméabilité impacte négativement leur efficacité énergétique et réduit le confort thermique des occupants.

Les aspects variables :

Orientation du bâtiment : L’orientation est très aléatoire et pas forcément optimisée dans un lotissement

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment (lorsqu’elle existe) offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants. Les haies peuvent protéger certaines façades exposées aux vents.

Confort en été

Les aspects participant au confort en été :

Protections solaires : Les dispositifs tels que des volets roulants, stores ou brise-soleil limitent les apports solaires directs en été, réduisant les risques de surchauffe. Bien utilisés, ces systèmes permettent d’abaisser la température intérieure de 2°C et diminuer les besoins de rafraichissement (éviter d’installer des climatisations).

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants. Les plantations hautes procurent de l’ombre et protègent les façades des apports solaires.

Isolation thermique : Les parois et les combles présentent une isolation de qualité moyenne mais celà participe à améliorer le confort d’été des pavillons (même si les pièces de nuit sont encore exposées à la surchauffe)

Ventilation : La ventilation mécanique (VMC) participe à l’amélioration du confort d’été mais doit être couplé avec l’ouverture manuelle des fenêtre pour créer des courants d’air et refroidir le bâtiment.

Les aspects dégradant le confort en été :

Inertie thermique : La chaleur entre très vite dans le logement, que ce soit par les murs ou par la toiture qui ont tous les deux une inertie faible.

Zonage thermique : Les pièces de nuit sous combles deviennent très inconfortables en période de fortes chaleurs.

Étanchéité à l’air : La mauvaise étanchéité engendre des infiltrations d’air indésirables, dégrandant l’efficacité énergétique et le confort thermique en été.

Photothèque

Retour au sommet