Tours, barres et plots

Tours, barres, plots et modèles : Industrialisation lourde

Date de publication

19 mars 2025

Tour

Tour

Plot

Plot

Barre

Barre

Industrialisation lourde

Industrialisation lourde

En quelques mots …

Caractéristiques principales
Période de construction Entre 1960 et 1980
Habitat Gros collectif (16 logements et plus), grands ensembles
Taux de représentation sur la Métropole Rouen Normandie Environ 2,1 % des bâtiments et 18,2 % des logements

Enjeux patrimoniaux

Eléments remarquables sur les façades à préserver :

  • Façades symétriques et répétitives ou organisées avec des allignements de fenêtres et de balcons

  • Encadrements des ouvertures par un jeu de couleur, une texture d’enduit ou un parement différent

  • Décors sobres : éventuellement des lignes verticales ou horizontales marquées représentant la structure en poteaux-poutres

  • Façade enduite

Modes constructifs
  • Structure poteaux-poutres, remplissage en blocs de béton ou brique creuse. Parfois murs porteurs préfabriqués en béton.
  • Planchers béton coulé sur place ou préfabriqué

Matériaux en façade

Béton, enduit

Matériaux de structure

Béton principalement

Caractéristiques architecturales remarquables

Habitat :

  • Le type se décline sous deux formes d’habitat dans la métropole rouennaise :

    • Immeuble de taille moyenne (plot de 16-20 logements)

    • Grands immeubles (tour ou barre, pouvant aller jusqu’à 200 logements)

Styles architecturaux, modes constructifs et matériaux principaux :

Des nouveaux courants architecturaux et de nouvelles techniques naissent en réponse à la crise du logement, dans le but de construire rapidement :

  • Architecture de la préfabrication : la préfabrication est un moyen rapide de construire. La préfabrication d’éléments standardisés en usine est une nouvelle méthode de construction mise en place pour édifier des grands ensembles de bâtiment. Les façades sont répétitives et marquées par des trames régulières et des ouvertures toutes identiques.

  • Le brutalisme : courant qui met davantage en avant la matière brute (béton brut). Les bâtiments y sont plus massifs avec une architecture plus austère et anguleuse avec très peu d’ornements.

La logique d’aménagement urbain est généralement l’urbanisme de ZUP (zone à urbaniser en priorité), en périphérie des villes et pour répondre à un besoin massif de logement bons marchés. Les immeubles sont alors disposés dans une logique de séparation de fonctionnalités (logement par rapport à la mobilité, le travail, le divertissement) et avec un fonctionnement d’urbanisme de dalle (avec du parking en dessous et des circulations au dessus).

  • Les modes constructifs associés sont par exemple :

    • Le système poteau-poutre : Poteaux et poutre en béton armé, planchers en dalles de béton, les façades peuvent être légères (murs remplissage non porteur) ce qui permet de grandes ouvertures. On retrouve ce mode constructif dans les Tours et les Barres.

    • Le système à refends porteurs : Murs intérieurs (refends) porteurs, disposés perpandiculairement à la façade, ce qui engendre un plan répétitif. Ce système est utilisé pour les barres de logements standardisés allant jusqu’à 10 étages.

    • Le système de préfabrication lourde en béton : Grands panneaux de façade et refend porteurs préfabriqués, les immeubles sont ensuite assemblés sur site. La standardisation permet de construire des grands ensembles rapidement et à coût réduit.

    • Le système de mur rideau (plus rare) : Ossature poteau-poutre béton ou acier associée à une façade légère et très vitrée (c’est le cas des verre et acier). La façade non porteuse offre une grande transparence mais des performances énergétiques très mauvaises.

Eléments remarquables et caractéristiques esthétiques du type :

Structure :

  • Les immeubles présentent une structure marquée en béton, parfois visible / mise en valeur pas des jeux de couleurs
  • Les plans sont généralement les mêmes sur l’ensemble des étages (RDC différent) dus parfois à une structure intérieure forte (refends porteurs)
  • Planchers dalle béton

Volumétrie et compacité :

  • Constructions au volumineuses mais compactes (parallélépipédique)

Façades :

  • Les façades présentent une composition sobre et répétitive avec des ouvertures alignées et souvent identiques.

  • Elles sont brutes (béton) ou recouvertes d’un enduit ciment peint.

Ouvertures :

  • Les ouvertures sont généreuses, régulières et symétriques (dû à la préfabrication). Les vitrages sont généreux car moins coûteux à produire.
  • Les fenêtres sont alignées verticalement et horizontalement
  • On commence à voir apparaitre de grandes des baies vitrées
  • L’aluminium apparait également (menuiseries)

Toitures :

  • Toitures terasses (techniques) enrobées
  • Acrotère marqué

Précautions principales pour des interventions de réhabilitation ou de ravalement

Réhabilitation architecturale et thermique

  • Avant toute intervention, il est essentiel de dresser un diagnostic architectural pour identifier et préserver les éléments remarquables de la façade : rythme, balcons, etc. Ces éléments participent fortement à l’identité patrimoniale du bâti et doivent être conservés en un ensemble homogène.

  • On pourra privilégier l’isolation thermique par l’extérieur qui permet de traiter les nombreux ponts-thermique et d’atteindre de meilleures performances énergétiques. Rester vigilent à ne pas dénaturer l’esthétique de la façade (en conservant les mêmes gammes de couleur d’enduit par exemple, ou les proportions d’ouverture et de mur plein).

  • En toiture dans le cadre d’une isolation et d’une refection de l’étanchéité, conserver la hauteur d’acrotère.

  • Dans le cadre d’un changement de menuiseries, changer l’ensemble des menuiseries identique d’une même façade pour conserver l’homogénéité.

  • Par ailleurs, en cas d’intervention qui améliore l’étanchéité à l’air du bâtiment (travaux de rénovation énergétique par exemple), il conviendra d’installer une ventilation mécanique (ou vérifier qu’il y en a déjà une) garantissant un débit d’air hygiénique minimum pour prévenir des dégradations à l’intérieur des logements, liées à une accumulation d’humidité.

  • Il est recommandé de prendre conseil et de se faire accompagner par un professionnel qualifié pour toute intervention de réhabilitation ou de ravalement de façade sur une façade remarquable.

Objectif : Concilier réhabilitation thermique et préservation de l’identité architecturale et patrimoniale

Il est indispensable d’effectuer un diagnostic architectural avant d’intervenir sur le bâti, afin de préserver au maximum les éléments qui participent à son identité architecturale et patrimoniale.

Concernant les façades :
  • Conserver l’esthétique global et les proportions

  • Réparer les éléments de façade qui le nécessitent

  • Les éléments décoratifs (même sobres) peuvent être conservés (balcon, structure marquée, etc.). Ces éléments doivent être recensés dans le diagnostic architectural.

  • Rythme des ouvertures : conserver les ratios de surfaces vitrées par rapport à la surface de mur plein, les dimensions des menuiseries et leur positionnement pour respecter l’harmonie d’ensemble de la façade.

  • Menuiseries : Si un remplacement envisagé, choisir des modèles qui reprennent les caractéristiques des menuiseries d’origine (nombre de vantaux, matériaux, couleurs). Améliorer la qualité du vitrage (les grandes surfaces vitrées sont déperditives et apportent beaucoup de chaleur en été)

  • Volets : Les volets doivent rester identiques, ils sont nécessaires au vu de l’importance de la surface de vitrages.

Concernant les toitures :
  • Conserver l’aspect général de la toiture (toiture terrasse, taille d’acrotère).

  • Conserver les cheminées s’il y en a.

Concernant les espaces intérieurs (en parties communes pour les immeubles) :
  • Les halls d’entrées peuvent être plutôt qualitatifs, il est intéressant de les conserver dans ce cas.
Approche urbaine :
  • Respect de l’intégration urbaine des bâtiments : les grands ensemblent fonctionnent comme un système à part entière avec des espaces verts intéressants en abords d’immeubles.
Bilan :

Les interventions depuis l’extérieur sont ici encouragées car elles permettent d’améliorer la performance énergétique de manière notable. Cependant, les éléments remarquables des immeubles doivent être conservés ou interprétés de manière à ne pas dénaturer l’ensemble. Les bâtiments fonctionnent dans un système urbain complexe, il peut être intéressant d’avoir une approche globale (type renouvellement urbain).

Bonnes pratiques de la réhabilitation


A faire absolument :
  • De manière générale, respecter la volumétrie, les alignements. Conserver ce qui caractérise esthétiquement le bâtiment (couleurs, matériaux).

  • Lors de travaux visant à renforcer l’étanchéité à l’air du bâtiment, il est essentiel de préserver l’équilibre hygrométrique des parois. Une ventilation adaptée (ou vérifiée si déjà en place) doit assurer un renouvellement d’air suffisant pour éviter toute accumulation d’humidité. Ce maintien d’un équilibre dynamique entre l’isolation et la ventilation prévient les risques de condensation et de dégradations, comme l’apparition de moisissures.

A ne surtout pas faire :
  • Toute intervention structurelle qui serait susceptible de mettre en péril le bâtiment.

Plus d’éléments sur le contexte

Cliquez sur les onglets pour en savoir plus sur ce type de bâtiments :

Eléments de contexte historique sur la construction

La période du baby-boom et la crise du logement arrivent après la période de reconstruction. L’appel de l’Abbé Pierre en 1954 va provoquer un mouvement d’entraide et engendrer la construction en masse et à bas coûts. Il s’agit de proposer aux français des logements abordables et un confort moderne.

Les nouvelles techniques de préfabrication qui ont vu le jour avec la reconstruction sont ici tout à fait mises à l’honneur car elles permettent de construire vite, à bas coût et de manière standardisée. On peut désormais atteindre de grandes hauteur grâce au béton et on privilégie une structure robuste aux ornements et décorations. Les points de vues sont néanmoins souvent très agréables et dégagées puisque les grands ensembles sont construits en périphérie et permettent de prendre de la hauteur.

Implantation urbaine

Les grands ensembles sont généralement édifiés en périphérie de ville, dans des ZUP. On trouve néanmoins quelques immeubles solitaires.

Les communes de la métropole les plus urbanisées et denses accueillent ce type de bâtiment, par opposition aux communes plus rurales dans lesquelles on ne les retrouve pas.

Représentation sur l’ensemble des communes

Représentation cartographique des bâtiments des grands ensembles (Tour, Barre, Plots) sur la Métropole Rouen Normandie

Représentation cartographique des bâtiments des grands ensembles (Tour, Barre, Plots) sur la Métropole Rouen Normandie

Les analyses statistiques estiment que 1 600 bâtiments de ce type ont été construits sur l’ensemble de la métropole, soit un peu plus de 1 % du parc de logements actuel (2025), mais ces bâtiments abritent un grand nombre de logements (immeubles collectifs de grande taille).

  • Architecture de la préfabrication : la préfabrication est un moyen rapide de construire. La préfabrication d’éléments standardisés en usine est une nouvelle méthode de construction mise en place pour édifier des grands ensembles de bâtiment. Les façades sont répétitives et marquées par des trames régulières et des ouvertures toutes identiques.

  • Le brutalisme : courant qui met davantage en avant la matière brute (béton brut). Les bâtiments y sont plus massifs avec une architecture plus austère et anguleuse avec très peu d’ornements.

Caractérisation architecturale et technique par sous-types

Tour


Tour

Tour

Tour

Tour

Tour

Tour

Description architecturale

  • Bâtiment de grande hauteur (par définition) avec plus de 10 étages et une structure élancée, verticale.

  • Façade sobre en panneaux préfabriqués ou façade rideau comprenant de nombreuses ouvertures (fenêtres, baies vitrées)

  • Etages similaires avec souvent des plans identiques à chaque étage, un escalier (et ascenseur) dessert généralement l’ensemble des logements de l’étage.

  • Toiture-terrasse

  • Souvent une achitecture sur dalle (accueillant un parking largement dimensionné)

Caractéristiques constructives techniques

Contexte constructif

La forte pression démographique et la crise du logement accentuée par l’appel de l’Abbé Pierre en 1954 engendrent une mobilisation de l’Etat qui met en oeuvre des moyens considérables pour produire rapidement des logements sociaux à grande échelle. Les tours deviennent l’une des réponses emblématiques à ce besoin urgent : elles concentrent un grand nombre de logements sur une emprise réduite et permettent d’offrir à leurs habitants un confort moderne.

Elles s’appuient sur les techniques de préfabrication et sur l’usage généralisé du béton (béton armé), qui permet de construire jusqu’à de grandes hauteurs (de 10 à 20 étages). Les systèmes poteau-poutre, les refends porteurs et les grands panneaux préfabriqués sont largement employés, traduisant la logique de rationalisation et d’industrialisation. La priorité est donnée à la rapidité et la facilité de mise en oeuvre (standardisation) plutôt qu’à l’ornement.

Ces ensembles, souvent implantés en périphérie de villes, dans les nouvelles ZUP (Zones à Urbaniser en Priorité), et offrent des vues dégagées laissant pénétrer la lumière naturelle. Ils traduisent aussi les principes de l’urbanisme moderne, fondés sur la séparation des fonctions (logement, travail, déplacement, services) et l’ouverture de larges espaces verts autour des immeubles.

Modes constructifs

  • Le système poteau-poutre : Poteaux et poutre en béton armé, planchers en dalles de béton, les façades peuvent être légères (murs remplissage non porteur) ce qui permet de grandes ouvertures.

Composition des murs

Les murs rideaux sont composés d’un voile béton et de nombreuses ouvertures accueillant des menuiseries de grandes tailles, généralement préfabriquées.

Caractéristiques thermiques et comportement hygrothermique

Performance thermique de l’enveloppe

  • Comportement thermique des immeubles de type Tour :
Inertie
  • Inertie moyenne et variable en fonction des matériaux et de l’épaisseur des murs

  • Faible inertie pour murs rideaux de type verre et acier

Isolation Les parois ne sont pas doublées d’isolant, la performance énergétique de l’enveloppe est faible
Déphasage
  • Le déphasage peut varier d’un ordre de grandeur de 6 à 12h en fonction du mode constructif. On l’évalue plus lent (8-12h) pour les constructions plus lourdes (avec murs ou refends porteurs) et de l’ordre de 6 à 10h pour les constructions en poteaux poutre et voile béton.

  • Les immeubles de type verre et acier ont eux un déphasage de l’ordre de 4 à 6h, engendrant facilement un inconfort thermique

  • Leviers pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (3 points clés permettant d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment et qui ne déteriorent pas sa qualité patrimoniale) :
Leviers pour améliorer la performance en hiver Leviers pour lutter contre la chaleur en été

Comportement hygrothermique des parois

Le comportement hygrothermique des parois dépend de leur constitution, notamment des matériaux mis en œuvre :

Matériaux du mur Hygroscopicité Résistance à la diffusion de vapeur (µ) Perméabilité à la vapeur d’eau Capillarité
Brique creuse Faible à moyenne Moyenne Moyenne Moyenne
Parpaing (béton creux) Faible Forte Faible Moyenne
Béton armé Faible Très forte Très faible Faible
Panneaux de béton préfabriqués Faible Très forte Très faible Faible
Mur-rideau verre + métal Très faible Très forte Très faible Nulle
Enduit ciment Très faible Très forte Très faible Faible

A ces matériaux constituant la structure porteuse du mur, il faudra ajouter les caractéristiques des enduits ou parements (mais cela ne modifie pas les caractéristiques énoncées dans le tableau).

Confort en hiver

Les aspects participant au confort en hiver :

Ventilation / Qualité de l’air : Les bâtiments présentent des systèmes ingénieux pour l’époque permettant de faire circuler l’air (c’est une ventilation naturelle pièce par pièce avec conduits collectifs verticaux). Ces systèmes facilitent la circulation de l’air (par rapport à la ventilation naturelle utilisée auparavant).

Volets : Des dispositifs tels que des volets roulants, sont souvent présents sur les constructions de cette époque. Les utiliser correctement, c’est-à-dire les fermer la nuit permet d’économiser de l’énergie et d’améliorer le confort thermique.

Les aspects dégradant le confort en hiver :

Isolation thermique : Les parois ne sont pas isolées et la performance énergétique de l’enveloppe est plutôt mauvaise. La compacité de l’édifice permet d’avoir tout de même un confort acceptable.

Étanchéité à l’air : Les bâtiments de cette période ont une étanchéité à l’air assez médiocre, en particulier au niveau des menuiseries. Cette perméabilité impacte négativement leur efficacité énergétique et réduit le confort thermique des occupants.

Les aspects variables :

Orientation du bâtiment : L’organisation judicieuse des espaces intérieurs avec des doubles expositions optimise le confort. Cela permet d’avoir au moins une orientation favorable pour les apports solaires en hiver.

Inertie thermique : L’inertie thermique des murs est moyenne.

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment et généreuse et offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Confort en été

Les aspects participant au confort en été :

Ventilation / Qualité de l’air : Les bâtiments présentent des systèmes ingénieux pour l’époque permettant de faire circuler l’air (c’est une ventilation naturelle pièce par pièce avec conduits collectifs verticaux). Ces systèmes facilitent la circulation de l’air (par rapport à la ventilation naturelle utilisée auparavant).

Protections solaires : Les dispositifs tels que des volets roulants, stores ou brise-soleil limitent les apports solaires directs en été, réduisant les risques de surchauffe. Bien utilisés, ces systèmes permettent d’abaisser la température intérieure de 2°C et diminuer les besoins de rafraichissement (éviter d’installer des climatisations).

Orientation du bâtiment : L’organisation judicieuse des espaces intérieurs avec des doubles expositions participe au confort d’été. Cela permet de créer un courant d’air pour faire redescendre la température du logement pendant la nuit et quand la température baisse. Certaines pièces sont moins exposées que d’autres à la chaleur.

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment (lorsqu’elle existe) offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Les aspects dégradant le confort en été :

Isolation thermique : Les parois et planchers haut ne sont pas isolés. Ils ne participent pas à limiter la montée en température du bâtiment, ni à conserver la fraîcheur en été.

Étanchéité à l’air : La mauvaise étanchéité engendre des infiltrations d’air indésirables, dégrandant l’efficacité énergétique et le confort thermique en été.

Inertie thermique / ouvertures : L’inertie moyenne des bâtiment ainsi que les nombreuses surfaces vitrées engendrent une surchauffe assez rapide des logements.

Barre

Barre

Barre

Barre

Barre

Barre

Barre

Description architecturale

  • Bâtiment de grande longueur (par définition) sur 4 à 10 niveaux environ et une structure horizontale.

  • Façade sobre en panneaux préfabriqués ou façade rideau comprenant de nombreuses ouvertures (fenêtres, baies vitrées)

  • Etages similaires avec souvent des plans identiques à chaque étage

  • Un fonctionnement avec plusieurs cages d’escaliers qui désservent généralement 2 logements par pallier

  • Toiture-terrasse

Caractéristiques constructives techniques

Contexte constructif

La forte pression démographique et la crise du logement accentuée par l’appel de l’Abbé Pierre en 1954 engendrent une mobilisation de l’Etat qui met en oeuvre des moyens considérables pour produire rapidement des logements sociaux à grande échelle. Les tours deviennent l’une des réponses emblématiques à ce besoin urgent : elles concentrent un grand nombre de logements sur une emprise réduite et permettent d’offrir à leurs habitants un confort moderne.

Elles s’appuient sur les techniques de préfabrication et sur l’usage généralisé du béton (béton armé), qui permet de construire jusqu’à de grandes hauteurs (de 10 à 20 étages). Les systèmes poteau-poutre, les refends porteurs et les grands panneaux préfabriqués sont largement employés, traduisant la logique de rationalisation et d’industrialisation. La priorité est donnée à la rapidité et la facilité de mise en oeuvre (standardisation) plutôt qu’à l’ornement.

Ces ensembles, souvent implantés en périphérie de villes, dans les nouvelles ZUP (Zones à Urbaniser en Priorité), et offrent des vues dégagées laissant pénétrer la lumière naturelle. Ils traduisent aussi les principes de l’urbanisme moderne, fondés sur la séparation des fonctions (logement, travail, déplacement, services) et l’ouverture de larges espaces verts autour des immeubles.

Modes constructifs

  • Le système poteau-poutre : Poteaux et poutre en béton armé, planchers en dalles de béton, les façades peuvent être légères (murs remplissage non porteur) ce qui permet de grandes ouvertures.

  • Le système à refends porteurs : Murs intérieurs (refends) porteurs, disposés perpandiculairement à la façade, ce qui engendre un plan répétitif. Ce système est utilisé pour les barres de logements standardisés allant jusqu’à 10 étages.

  • Le système de préfabrication lourde en béton : Grands panneaux de façade et refend porteurs préfabriqués, les immeubles sont ensuite assemblés sur site. La standardisation permet de construire des grands ensembles rapidement et à coût réduit.

Composition des murs

Les murs sont composés de béton (voile béton ou parpaing de béton creux) et de nombreuses ouvertures accueillant des menuiseries de grandes tailles, généralement préfabriquées.

Caractéristiques thermiques et comportement hygrothermique

Performance thermique de l’enveloppe

  • Comportement thermique des immeubles de type Barre :
Inertie
  • Inertie moyenne et variable en fonction des matériaux et de l’épaisseur des murs
Isolation Les parois ne sont pas doublées d’isolant, la performance énergétique de l’enveloppe est faible
Déphasage
  • Le déphasage peut varier d’un ordre de grandeur de 6 à 12h en fonction du mode constructif. On l’évalue plus lent (8-12h) pour les constructions plus lourdes (avec murs ou refends porteurs) et de l’ordre de 6 à 10h pour les constructions en poteaux poutre et voile béton.
  • Leviers pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (3 points clés permettant d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment et qui ne déteriorent pas sa qualité patrimoniale) :
Leviers pour améliorer la performance en hiver Leviers pour lutter contre la chaleur en été

Comportement hygrothermique des parois

Le comportement hygrothermique des parois dépend de leur constitution, notamment des matériaux mis en œuvre :

Matériaux du mur Hygroscopicité Résistance à la diffusion de vapeur (µ) Perméabilité à la vapeur d’eau Capillarité
Brique creuse Faible à moyenne Moyenne Moyenne Moyenne
Parpaing (béton creux) Faible Forte Faible Moyenne
Béton armé Faible Très forte Très faible Faible
Panneaux de béton préfabriqués Faible Très forte Très faible Faible
Mur-rideau verre + métal Très faible Très forte Très faible Nulle
Enduit ciment Très faible Très forte Très faible Faible

A ces matériaux constituant la structure porteuse du mur, il faudra ajouter les caractéristiques des enduits ou parements (mais cela ne modifie pas les caractéristiques énoncées dans le tableau).

Confort en hiver

Les aspects participant au confort en hiver :

Ventilation / Qualité de l’air : Les bâtiments présentent des systèmes ingénieux pour l’époque permettant de faire circuler l’air (c’est une ventilation naturelle pièce par pièce avec conduits collectifs verticaux). Ces systèmes facilitent la circulation de l’air (par rapport à la ventilation naturelle utilisée auparavant).

Volets : Des dispositifs tels que des volets roulants, sont souvent présents sur les constructions de cette époque. Les utiliser correctement, c’est-à-dire les fermer la nuit permet d’économiser de l’énergie et d’améliorer le confort thermique.

Les aspects dégradant le confort en hiver :

Isolation thermique : Les parois ne sont pas isolées et la performance énergétique de l’enveloppe est plutôt mauvaise. La compacité de l’édifice permet d’avoir tout de même un confort acceptable.

Étanchéité à l’air : Les bâtiments de cette période ont une étanchéité à l’air assez médiocre, en particulier au niveau des menuiseries. Cette perméabilité impacte négativement leur efficacité énergétique et réduit le confort thermique des occupants.

Les aspects variables :

Orientation du bâtiment : L’organisation judicieuse des espaces intérieurs avec des doubles expositions optimise le confort. Cela permet d’avoir au moins une orientation favorable pour les apports solaires en hiver.

Inertie thermique : L’inertie thermique des murs est moyenne.

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment et généreuse et offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Confort en été

Les aspects participant au confort en été :

Ventilation / Qualité de l’air : Les bâtiments présentent des systèmes ingénieux pour l’époque permettant de faire circuler l’air (c’est une ventilation naturelle pièce par pièce avec conduits collectifs verticaux). Ces systèmes facilitent la circulation de l’air (par rapport à la ventilation naturelle utilisée auparavant).

Protections solaires : Les dispositifs tels que des volets roulants, stores ou brise-soleil limitent les apports solaires directs en été, réduisant les risques de surchauffe. Bien utilisés, ces systèmes permettent d’abaisser la température intérieure de 2°C et diminuer les besoins de rafraichissement (éviter d’installer des climatisations).

Orientation du bâtiment : L’organisation judicieuse des espaces intérieurs avec des doubles expositions participe au confort d’été. Cela permet de créer un courant d’air pour faire redescendre la température du logement pendant la nuit et quand la température baisse. Certaines pièces sont moins exposées que d’autres à la chaleur.

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment (lorsqu’elle existe) offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Les aspects dégradant le confort en été :

Isolation thermique : Les parois et planchers haut ne sont pas isolés. Ils ne participent pas à limiter la montée en température du bâtiment, ni à conserver la fraîcheur en été.

Étanchéité à l’air : La mauvaise étanchéité engendre des infiltrations d’air indésirables, dégrandant l’efficacité énergétique et le confort thermique en été.

Inertie thermique / ouvertures : L’inertie moyenne des bâtiment ainsi que les nombreuses surfaces vitrées engendrent une surchauffe assez rapide des logements.

Plot

Plot

Plot

Plot

Plot

Plot

Plot

Plot

Plot

Description architecturale

  • Bâtiment compacte de forme quasi cubique

  • Façade sobre en panneaux préfabriqués ou façade rideau comprenant de nombreuses ouvertures (fenêtres, baies vitrées)

  • Etages similaires avec souvent des plans identiques à chaque étage

  • Un fonctionnement une cage d’escaliers qui déssert généralement l’ensemble des logements du pallier

  • Toiture-terrasse

Dessin de façade

Dessin de façade

Caractéristiques constructives techniques

Contexte constructif

La forte pression démographique et la crise du logement accentuée par l’appel de l’Abbé Pierre en 1954 engendrent une mobilisation de l’Etat qui met en oeuvre des moyens considérables pour produire rapidement des logements sociaux à grande échelle. Les tours deviennent l’une des réponses emblématiques à ce besoin urgent : elles concentrent un grand nombre de logements sur une emprise réduite et permettent d’offrir à leurs habitants un confort moderne.

Elles s’appuient sur les techniques de préfabrication et sur l’usage généralisé du béton (béton armé), qui permet de construire jusqu’à de grandes hauteurs (de 10 à 20 étages). Les systèmes poteau-poutre, les refends porteurs et les grands panneaux préfabriqués sont largement employés, traduisant la logique de rationalisation et d’industrialisation. La priorité est donnée à la rapidité et la facilité de mise en oeuvre (standardisation) plutôt qu’à l’ornement.

Ces ensembles, souvent implantés en périphérie de villes, dans les nouvelles ZUP (Zones à Urbaniser en Priorité), et offrent des vues dégagées laissant pénétrer la lumière naturelle. Ils traduisent aussi les principes de l’urbanisme moderne, fondés sur la séparation des fonctions (logement, travail, déplacement, services) et l’ouverture de larges espaces verts autour des immeubles.

Modes constructifs

  • Le système poteau-poutre : Poteaux et poutre en béton armé, planchers en dalles de béton, les façades peuvent être légères (murs remplissage non porteur) ce qui permet de grandes ouvertures.

  • Le système à refends porteurs : Murs intérieurs (refends) porteurs, disposés perpandiculairement à la façade, ce qui engendre un plan répétitif.

  • Le système de préfabrication lourde en béton : Grands panneaux de façade et refend porteurs préfabriqués, les immeubles sont ensuite assemblés sur site. La standardisation permet de construire des grands ensembles rapidement et à coût réduit.

  • Le système de mur rideau (plus rare) : Ossature poteau-poutre béton ou acier associée à une façade légère et très vitrée (c’est le cas des verre et acier). La façade non porteuse offre une grande transparence mais des performances énergétiques très mauvaises.

Composition des murs

Les murs sont composés de béton (voile béton ou parpaing de béton creux) et de nombreuses ouvertures accueillant des menuiseries de grandes tailles, généralement préfabriquées.

Caractéristiques thermiques et comportement hygrothermique

Performance thermique de l’enveloppe

  • Comportement thermique des immeubles de type Plot :
Inertie
  • Inertie moyenne et variable en fonction des matériaux et de l’épaisseur des murs

  • Faible inertie pour murs rideaux de type verre et acier

Isolation Les parois ne sont pas doublées d’isolant, la performance énergétique de l’enveloppe est faible
Déphasage
  • Le déphasage peut varier d’un ordre de grandeur de 6 à 12h en fonction du mode constructif. On l’évalue plus lent (8-12h) pour les constructions plus lourdes (avec murs ou refends porteurs) et de l’ordre de 6 à 10h pour les constructions en poteaux poutre et voile béton.

  • Les immeubles de type verre et acier ont eux un déphasage de l’ordre de 4 à 6h, engendrant facilement un inconfort thermique

  • Leviers pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (3 points clés permettant d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment et qui ne déteriorent pas sa qualité patrimoniale) :
Leviers pour améliorer la performance en hiver Leviers pour lutter contre la chaleur en été

Comportement hygrothermique des parois

Le comportement hygrothermique des parois dépend de leur constitution, notamment des matériaux mis en œuvre :

Matériaux du mur Hygroscopicité Résistance à la diffusion de vapeur (µ) Perméabilité à la vapeur d’eau Capillarité
Brique creuse Faible à moyenne Moyenne Moyenne Moyenne
Parpaing (béton creux) Faible Forte Faible Moyenne
Béton armé Faible Très forte Très faible Faible
Panneaux de béton préfabriqués Faible Très forte Très faible Faible
Mur-rideau verre + métal Très faible Très forte Très faible Nulle
Enduit ciment Très faible Très forte Très faible Faible

A ces matériaux constituant la structure porteuse du mur, il faudra ajouter les caractéristiques des enduits ou parements (mais cela ne modifie pas les caractéristiques énoncées dans le tableau).

Confort en hiver

Les aspects participant au confort en hiver :

Ventilation / Qualité de l’air : Les bâtiments présentent des systèmes ingénieux pour l’époque permettant de faire circuler l’air (c’est une ventilation naturelle pièce par pièce avec conduits collectifs verticaux). Ces systèmes facilitent la circulation de l’air (par rapport à la ventilation naturelle utilisée auparavant).

Volets : Des dispositifs tels que des volets roulants, sont souvent présents sur les constructions de cette époque. Les utiliser correctement, c’est-à-dire les fermer la nuit permet d’économiser de l’énergie et d’améliorer le confort thermique.

Les aspects dégradant le confort en hiver :

Isolation thermique : Les parois ne sont pas isolées et la performance énergétique de l’enveloppe est plutôt mauvaise. La compacité de l’édifice permet d’avoir tout de même un confort acceptable.

Étanchéité à l’air : Les bâtiments de cette période ont une étanchéité à l’air assez médiocre, en particulier au niveau des menuiseries. Cette perméabilité impacte négativement leur efficacité énergétique et réduit le confort thermique des occupants.

Les aspects variables :

Orientation du bâtiment : L’organisation judicieuse des espaces intérieurs avec des doubles expositions optimise le confort. Cela permet d’avoir au moins une orientation favorable pour les apports solaires en hiver.

Inertie thermique : L’inertie thermique des murs est moyenne.

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment et généreuse et offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Confort en été

Les aspects participant au confort en été :

Ventilation / Qualité de l’air : Les bâtiments présentent des systèmes ingénieux pour l’époque permettant de faire circuler l’air (c’est une ventilation naturelle pièce par pièce avec conduits collectifs verticaux). Ces systèmes facilitent la circulation de l’air (par rapport à la ventilation naturelle utilisée auparavant).

Protections solaires : Les dispositifs tels que des volets roulants, stores ou brise-soleil limitent les apports solaires directs en été, réduisant les risques de surchauffe. Bien utilisés, ces systèmes permettent d’abaisser la température intérieure de 2°C et diminuer les besoins de rafraichissement (éviter d’installer des climatisations).

Orientation du bâtiment : L’organisation judicieuse des espaces intérieurs avec des doubles expositions participe au confort d’été. Cela permet de créer un courant d’air pour faire redescendre la température du logement pendant la nuit et quand la température baisse. Certaines pièces sont moins exposées que d’autres à la chaleur.

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment (lorsqu’elle existe) offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Les aspects dégradant le confort en été :

Isolation thermique : Les parois et planchers haut ne sont pas isolés. Ils ne participent pas à limiter la montée en température du bâtiment, ni à conserver la fraîcheur en été.

Étanchéité à l’air : La mauvaise étanchéité engendre des infiltrations d’air indésirables, dégrandant l’efficacité énergétique et le confort thermique en été.

Inertie thermique / ouvertures : L’inertie moyenne des bâtiment ainsi que les nombreuses surfaces vitrées engendrent une surchauffe assez rapide des logements.

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