Immeubles et tours post-modernes (1974-2000)
Immeubles et tours post-modernes et immeubles conventionnels
En quelques mots …
| Période de construction | Entre 1974 et 2000 | |
| Habitat | Immeuble collectif en ville | |
| Taux de représentation sur la Métropole Rouen Normandie | Environ 1,8 % des bâtiments et 13,7 % des logements | |
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Enjeux patrimoniaux |
Eléments remarquables sur les façades à préserver :
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| Modes constructifs |
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Matériaux en façade |
Enduit, éventuellement bardage ou parement | |
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Matériaux de structure |
Ossature béton, remplissage béton (différentes formes possibles) |
Caractéristiques architecturales remarquables
Habitat :
- Immeuble de taille petite à moyenne
Styles architecturaux, modes constructifs et matériaux principaux :
Les immeubles construits entre 1974 et 2000 sur la métropole rouennaise sont de style post-moderne.
Ils sont structurés par une ossature en béton armé (poteaux-poutre ou refends porteurs). Les façades sont alors complétées par un remplissage en parpaings de béton ou, dans certains cas, en béton banché, garantissant la stabilité de l’ensemble. Ces parois reçoivent systématiquement un doublage intérieur isolant, généralement composé de laine minérale adossée à une contre-cloison en plaques de plâtre. Ce dispositif, représentatif des premières générations d’isolation, marque une évolution importante par rapport aux immeubles modernistes antérieurs, souvent dépourvus de traitement thermique. L’ensemble donne naissance à des façades plus épaisses, techniquement performantes pour l’époque, mais encore caractérisées par une isolation principalement placée côté intérieur plutôt qu’en enveloppe continue extérieure.
Eléments remarquables et caractéristiques esthétiques du type :
Structure :
- Ossature béton (ou refends porteurs)+ remplissage parpaings ou béton banché + isolant intérieur de première génération (laine minérale)
- Planchers dalle de béton
Volumétrie et compacité :
Constructions au volumes plutôt compactes mais complexes avec un jeu de retraits et de saillie qui anime la façade (nombreux décrochés)
Les constructions s’implantent généralement en dent creuse
Elles sont soit mitoyennes, alignées sur la rue et les immeubles voisins (tailles identiques), sans retrait ; soit implantées au milieu d’une parcelle végétalisée
Façades :
Les façades des immeubles postmodernes (1974-2000) se caractérisent par des décrochés, saillies et loggias qui créent du relief et du rythme
Jeux de couleurs et de matériaux (enduits, parement, bardages)
On observe également des formes géométriques variées et des motifs décoratifs
Ouvertures :
- Les fenêtres sont de tailles et de formes variées, y compris sur une même façade
- Le double-vitrage fait son apparition
Toitures :
- Les toitures sont généralement à deux pans et en ardoise
- Présence de lucarnes et fenêtre de toit (combles aménagés)
Précautions principales pour des interventions de réhabilitation ou de ravalement
Réhabilitation architecturale et thermique
Avant toute intervention, il est essentiel de dresser un diagnostic architectural pour identifier et préserver les éléments remarquables de la façade : encadrement et alignements de fenêtres, homogénéité avec le quartier, etc. Ces éléments participent fortement à l’identité patrimoniale du bâti et doivent être conservés en un ensemble homogène.
Attention, les toitures, les enduits, les plaques ou revêtement de sol et faux plafonds ainsi que les conduits et gaines et leur calorifugeages contiennent peut-être de l’amiante. Réalisez un diagnostic amiante et faites intervenir un professionnel (entreprise certifiée pour retrait ou confinement).
On pourra privilégier l’isolation thermique par l’extérieur qui permet de traiter les nombreux ponts-thermique et d’atteindre de meilleures performances énergétiques. Rester vigilent à ne pas dénaturer l’esthétique de la façade (en conservant les mêmes gammes de couleur d’enduit que l’ensemble du quartier ou de la rue, ou les proportions d’ouverture et de mur plein).
Attention néanmoins à conserver les alignements de façades avec les bâtiment mitoyens s’il y en a.
Réisoler les comble sous la toiture (entre et sous les chevrons) ou en employant la méthode du sarking (au dessus de la toiture actuelle).
Dans le cadre d’un changement de menuiseries, conserver les volets
Ces bâtiments sont généralement dotés d’une ventilation mécanique (obligatoire à partir de 1982). Il peut être utile en cas de réhabilitation de vérifier les débits et les conduits. Si nécessaire, on pourra remplacer le système.
Il est recommandé de prendre conseil et de se faire accompagner par un professionnel qualifié pour toute intervention de réhabilitation ou de ravalement de façade sur une façade remarquable.
Plus d’éléments sur le contexte
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Caractéristiques techniques du type
Caractéristiques thermiques et comportement hygrothermique
Performance thermique de l’enveloppe
- Comportement thermique des immeubles des années 1974 à 2000 :
| Inertie | Inertie faible, malgré une couche d’isolant les parois restent légères |
| Isolation | Couche d’isolant plus ou moins importante, les premiers isolants restent tout de même peu performants par rapport aux standards actuels. |
| Déphasage | Le déphasage est moyen ( de l’ordre de 4 à 6 heures) ce qui engendre parfois un inconfort hiver comme été surtout pour les logements sous combles. |
- Leviers pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (3 points clés permettant d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment et qui ne déteriorent pas sa qualité patrimoniale) :
| Leviers pour améliorer la performance en hiver | Leviers pour lutter contre la chaleur en été |
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Comportement hygrothermique des parois
Le comportement hygrothermique des parois dépend de leur constitution, notamment des matériaux mis en œuvre :
| Matériaux du mur | Hygroscopicité | Résistance à la diffusion de vapeur (µ) | Perméabilité à la vapeur d’eau | Capillarité |
| Béton armé | Faible | Très forte | Très faible | Faible |
| Parpaing creux béton | Faible | Forte | Faible | Faible |
| Doublage isolant intérieur (polystyrène expansé collé) | Très faible | Forte | Très faible | Nulle |
| Doublage intérieur laine minérale + contre-cloison | Très faible | Faible (mais présence d’un pare-vapeur) | Faible à moyenne (mais freinée par le pare-vapeur) | Nulle |
| Enduit ciment (extérieur) | Très faible | Très forte | Très faible | Très faible |
| Plâtre (enduits intérieurs) | Moyenne à forte | Moyenne | Moyenne | Faible |
Confort en hiver
| Les aspects participant au confort en hiver : | Volets : Des dispositifs tels que des volets roulants sont souvent présents sur les constructions de cette époque. Les utiliser correctement, c’est-à-dire les fermer la nuit permet d’économiser de l’énergie et d’améliorer le confort thermique. Proportions d’ouvertures : Les ouvertures assez généreuses avec double vitrage permettent de faire entrer les apports solaires en hiver. Mitoyenneté : La mitoyenneté avec d’autres immeubles par une pièce chauffée permet d’avoir au moins un mur non déperditif Isolation thermique : Les parois sont généralement dotées d’une couche d’isolant de performance variable. L’isolation de la toiture est améliorée par rapports aux immeubles de type Grands ensembles. Les performances thermiques ne sont pas encore au niveau des standards actuels. Ventilation : La ventilation mécanique (VMC) fait son apparition et augmente considérablement le confort. Le tirage maitrisé engendre un air moins humide et plus facile à chauffer. |
| Les aspects dégradant le confort en hiver : | Zonage thermique : Pas d’organisation particulière permettant d’économiser de l’énergie ou de gagner en confort. Au contraire les logements sous combles sont froids en hiver (toiture déperditive) Inertie thermique : Toujours peu d’inertie, les variations climatiques se font facilement ressentir. Étanchéité à l’air : Les immeubles présentent une étanchéité à l’air encore moyenne, en particulier au niveau des menuiseries. Cette perméabilité impacte négativement leur efficacité énergétique et réduit le confort thermique des occupants. |
| Les aspects variables : | Orientation du bâtiment : L’orientation est très aléatoire et pas forcément optimisée (alignement sur la rue dans un tissu existant) Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment (lorsqu’elle existe) offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants. |
Confort en été
| Les aspects participant au confort en été : | Protections solaires : Les dispositifs tels que des volets roulants, stores ou brise-soleil limitent les apports solaires directs en été, réduisant les risques de surchauffe. Bien utilisés, ces systèmes permettent d’abaisser la température intérieure de 2°C et diminuer les besoins de rafraichissement (éviter d’installer des climatisations). Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants. Les plantations hautes procurent de l’ombre et protègent les façades des apports solaires. Isolation thermique : Les parois et les combles présentent une isolation de qualité moyenne mais celà participe à améliorer le confort d’été des pavillons (même si les logements sous combles sont encore exposées à la surchauffe) Ventilation : La ventilation mécanique (VMC) participe à l’amélioration du confort d’été mais doit être couplé avec l’ouverture manuelle des fenêtre pour créer des courants d’air et refroidir le bâtiment. |
| Les aspects dégradant le confort en été : | Inertie thermique : La chaleur entre très vite dans le logement, que ce soit par les murs ou par la toiture qui ont tous les deux une inertie faible. Zonage thermique : Les logements sous combles deviennent très inconfortables en période de fortes chaleurs. Étanchéité à l’air : La mauvaise étanchéité engendre des infiltrations d’air indésirables, dégrandant l’efficacité énergétique et le confort thermique en été. |














