Immeubles et tours post-modernes (1974-2000)

Immeubles et tours post-modernes et immeubles conventionnels

Date de publication

19 mars 2025

Immeuble post-moderne, Rouen

Immeuble post-moderne, Rouen

Immeuble post-moderne, Rouen

Immeuble post-moderne, Rouen

Immeuble post-moderne

Immeuble post-moderne

Immeuble de centre-ville, Rouen

Immeuble de centre-ville, Rouen

En quelques mots …

Caractéristiques principales
Période de construction Entre 1974 et 2000
Habitat Immeuble collectif en ville
Taux de représentation sur la Métropole Rouen Normandie Environ 1,8 % des bâtiments et 13,7 % des logements

Enjeux patrimoniaux

Eléments remarquables sur les façades à préserver :

  • Façades rythmée par des jeux de volumes (superposition de volume saillants et rentrants)

  • Ouvertures variées (dimensions, formes et rythmes)

  • Décors contrastés : jeux de couleurs et de matériaux, formes géométriques contrastées en encadrements de fenêtres

  • Toiture 2 pans à forte pente, éventuellement à brisis avec lucarnes ou fenêtres de toit

Modes constructifs
  • Ossature béton (ou refends porteurs)+ remplissage parpaings ou béton banché + isolant intérieur de première génération (laine minérale)

Matériaux en façade

Enduit, éventuellement bardage ou parement

Matériaux de structure

Ossature béton, remplissage béton (différentes formes possibles)

Caractéristiques architecturales remarquables

Habitat :

  • Immeuble de taille petite à moyenne

Styles architecturaux, modes constructifs et matériaux principaux :

  • Les immeubles construits entre 1974 et 2000 sur la métropole rouennaise sont de style post-moderne.

  • Ils sont structurés par une ossature en béton armé (poteaux-poutre ou refends porteurs). Les façades sont alors complétées par un remplissage en parpaings de béton ou, dans certains cas, en béton banché, garantissant la stabilité de l’ensemble. Ces parois reçoivent systématiquement un doublage intérieur isolant, généralement composé de laine minérale adossée à une contre-cloison en plaques de plâtre. Ce dispositif, représentatif des premières générations d’isolation, marque une évolution importante par rapport aux immeubles modernistes antérieurs, souvent dépourvus de traitement thermique. L’ensemble donne naissance à des façades plus épaisses, techniquement performantes pour l’époque, mais encore caractérisées par une isolation principalement placée côté intérieur plutôt qu’en enveloppe continue extérieure.

Eléments remarquables et caractéristiques esthétiques du type :

Structure :

  • Ossature béton (ou refends porteurs)+ remplissage parpaings ou béton banché + isolant intérieur de première génération (laine minérale)
  • Planchers dalle de béton

Volumétrie et compacité :

  • Constructions au volumes plutôt compactes mais complexes avec un jeu de retraits et de saillie qui anime la façade (nombreux décrochés)

  • Les constructions s’implantent généralement en dent creuse

  • Elles sont soit mitoyennes, alignées sur la rue et les immeubles voisins (tailles identiques), sans retrait ; soit implantées au milieu d’une parcelle végétalisée

Façades :

  • Les façades des immeubles postmodernes (1974-2000) se caractérisent par des décrochés, saillies et loggias qui créent du relief et du rythme

  • Jeux de couleurs et de matériaux (enduits, parement, bardages)

  • On observe également des formes géométriques variées et des motifs décoratifs

Ouvertures :

  • Les fenêtres sont de tailles et de formes variées, y compris sur une même façade
  • Le double-vitrage fait son apparition

Toitures :

  • Les toitures sont généralement à deux pans et en ardoise
  • Présence de lucarnes et fenêtre de toit (combles aménagés)

Dessin de façade

Dessin de façade

Précautions principales pour des interventions de réhabilitation ou de ravalement

Réhabilitation architecturale et thermique

  • Avant toute intervention, il est essentiel de dresser un diagnostic architectural pour identifier et préserver les éléments remarquables de la façade : encadrement et alignements de fenêtres, homogénéité avec le quartier, etc. Ces éléments participent fortement à l’identité patrimoniale du bâti et doivent être conservés en un ensemble homogène.

  • Attention, les toitures, les enduits, les plaques ou revêtement de sol et faux plafonds ainsi que les conduits et gaines et leur calorifugeages contiennent peut-être de l’amiante. Réalisez un diagnostic amiante et faites intervenir un professionnel (entreprise certifiée pour retrait ou confinement).

  • On pourra privilégier l’isolation thermique par l’extérieur qui permet de traiter les nombreux ponts-thermique et d’atteindre de meilleures performances énergétiques. Rester vigilent à ne pas dénaturer l’esthétique de la façade (en conservant les mêmes gammes de couleur d’enduit que l’ensemble du quartier ou de la rue, ou les proportions d’ouverture et de mur plein).

  • Attention néanmoins à conserver les alignements de façades avec les bâtiment mitoyens s’il y en a.

  • Réisoler les comble sous la toiture (entre et sous les chevrons) ou en employant la méthode du sarking (au dessus de la toiture actuelle).

  • Dans le cadre d’un changement de menuiseries, conserver les volets

  • Ces bâtiments sont généralement dotés d’une ventilation mécanique (obligatoire à partir de 1982). Il peut être utile en cas de réhabilitation de vérifier les débits et les conduits. Si nécessaire, on pourra remplacer le système.

  • Il est recommandé de prendre conseil et de se faire accompagner par un professionnel qualifié pour toute intervention de réhabilitation ou de ravalement de façade sur une façade remarquable.

Objectif : Concilier réhabilitation thermique et préservation de l’identité architecturale et patrimoniale

Il est indispensable d’effectuer un diagnostic architectural avant d’intervenir sur le bâti, afin de préserver au maximum les éléments qui participent à son identité architecturale et patrimoniale.

Concernant les façades sur rue :
  • On pourra conserver ou réinterpréter les matériaux d’origine mis en œuvre au niveau de la façade (parement, couleurs d’enduit).

  • La faible qualité patrimoniale de ces bâtiments laisse la possibilité à de nombreuses solutions de réhabilitation telles que des extensions ou transformations.

  • Rythme des ouvertures : On pourra quand même conserver les ratios de surfaces vitrées par rapport à la surface de mur plein, les dimensions des menuiseries et leur positionnement pour respecter l’harmonie d’ensemble de la façade.

  • Volets : Les conserver si possible ou les remplacer par des modèles similaires (matériaux, couleur).

Concernant les toitures :
  • Conserver l’aspect général de la toiture (pente, nombre de pans, matériaux, couleur, lucarnes, fenêtres de toit).

  • On pourra installer des fenêtres de toit s’il n’y en a pas

  • On pourra installer des panneaux solaires

Approche urbaine :
  • Respect de l’intégration urbaine des bâtiments : Conserver le rapport du bâtiment à la rue et son homogénéité avec le reste du quartier.
Bilan :

Les interventions depuis l’extérieur sont ici encouragées. Il faudra veiller à assurer l’interface entre les différentes interventions et en préservant l’homogénéité des ensembles de bâtiments.

Bonnes pratiques de la réhabilitation


A faire absolument :
  • De manière générale, respecter la volumétrie, les alignements. Conserver ce qui caractérise esthétiquement le bâtiment (couleurs, parements, encadrements de fenêtres).

  • Lors de travaux visant à renforcer l’étanchéité à l’air du bâtiment, vérifier la qualité du système de ventilation ou le faire remplacer

  • Porter un attention toute particulière à la problématique de la présence d’amiante.

A ne surtout pas faire :
  • Toute intervention structurelle qui serait susceptible de mettre en péril le bâtiment.

Plus d’éléments sur le contexte

Cliquez sur les onglets pour en savoir plus sur ce type de bâtiments :

Eléments de contexte historique sur la construction

Après les grandes périodes de construction de masse liées à la Reconstruction puis aux grands ensembles, les opérations immobilières des années 1974 à 2000 sur la Métropole Rouen Normandie se concentrent davantage sur des terrains en dents creuses, dans une logique de couture urbaine. Cette nouvelle phase voit apparaître des petites copropriétés portées en grande partie par l’investissement privé, aussi bien dans une logique d’acquisition résidentielle que de développement locatif. Sur le plan architectural, cette production se caractérise par un certain éclectisme des formes, reflet du postmodernisme, où coexistent références historiques, compositions ludiques et innovations techniques. Parallèlement, les réglementations et attentes des habitants conduisent à un effort accru sur l’isolation thermique et acoustique, marquant une transition vers une architecture plus attentive au confort et à la performance énergétique.

Implantation urbaine

Entre 1974 et 2000, l’urbanisation se développe principalement par implantations en dents creuses en ville, venant occuper les vides laissés dans le tissu urbain existant. Ces copropriétés de taille plus réduite que les grands ensembles précédents s’intègrent davantage dans des quartiers existants, tout en répondant à une demande de logements plus individualisés et à une logique d’investissement privé.

Représentation sur l’ensemble des communes

Représentation cartographique des Immeubles post-modernes sur la Métropole Rouen Normandie

Représentation cartographique des Immeubles post-modernes sur la Métropole Rouen Normandie

Les analyses statistiques estiment que 1 500 immeubles ont été construits sur l’ensemble de la métropole, soit 1 % du parc de logements actuel (2025), ceux-ci accueillent néanmoins de nombreux logement de par leur taille conséquente.

  • Les immeubles post-modernes : le style post-moderne se définit comme une réaction à l’austérité du modernisme. Il se caractérise par un éclectisme formel : façades animées par des décrochés, saillies, loggias et balcons, formes géométriques variées, motifs décoratifs et références historiques stylisées. L’usage de couleurs contrastées et de matériaux divers contribue à créer des bâtiments plus expressifs et identitaires. Le post-modernisme cherche à rompre la monotonie des grands ensembles, à renforcer l’échelle humaine et à intégrer les immeubles dans leur contexte urbain, tout en combinant fonctionnalisme et dimension esthétique.

Caractéristiques techniques du type


Immeuble postmoderne

Immeuble postmoderne

Immeuble post-moderne

Immeuble post-moderne

Caractéristiques thermiques et comportement hygrothermique

Performance thermique de l’enveloppe

  • Comportement thermique des immeubles des années 1974 à 2000 :
Inertie Inertie faible, malgré une couche d’isolant les parois restent légères
Isolation Couche d’isolant plus ou moins importante, les premiers isolants restent tout de même peu performants par rapport aux standards actuels.
Déphasage Le déphasage est moyen ( de l’ordre de 4 à 6 heures) ce qui engendre parfois un inconfort hiver comme été surtout pour les logements sous combles.
  • Leviers pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (3 points clés permettant d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment et qui ne déteriorent pas sa qualité patrimoniale) :
Leviers pour améliorer la performance en hiver Leviers pour lutter contre la chaleur en été

Comportement hygrothermique des parois

Le comportement hygrothermique des parois dépend de leur constitution, notamment des matériaux mis en œuvre :

Matériaux du mur Hygroscopicité Résistance à la diffusion de vapeur (µ) Perméabilité à la vapeur d’eau Capillarité
Béton armé Faible Très forte Très faible Faible
Parpaing creux béton Faible Forte Faible Faible
Doublage isolant intérieur (polystyrène expansé collé) Très faible Forte Très faible Nulle
Doublage intérieur laine minérale + contre-cloison Très faible Faible (mais présence d’un pare-vapeur) Faible à moyenne (mais freinée par le pare-vapeur) Nulle
Enduit ciment (extérieur) Très faible Très forte Très faible Très faible
Plâtre (enduits intérieurs) Moyenne à forte Moyenne Moyenne Faible

Confort en hiver

Les aspects participant au confort en hiver :

Volets : Des dispositifs tels que des volets roulants sont souvent présents sur les constructions de cette époque. Les utiliser correctement, c’est-à-dire les fermer la nuit permet d’économiser de l’énergie et d’améliorer le confort thermique.

Proportions d’ouvertures : Les ouvertures assez généreuses avec double vitrage permettent de faire entrer les apports solaires en hiver.

Mitoyenneté : La mitoyenneté avec d’autres immeubles par une pièce chauffée permet d’avoir au moins un mur non déperditif

Isolation thermique : Les parois sont généralement dotées d’une couche d’isolant de performance variable. L’isolation de la toiture est améliorée par rapports aux immeubles de type Grands ensembles. Les performances thermiques ne sont pas encore au niveau des standards actuels.

Ventilation : La ventilation mécanique (VMC) fait son apparition et augmente considérablement le confort. Le tirage maitrisé engendre un air moins humide et plus facile à chauffer.

Les aspects dégradant le confort en hiver :

Zonage thermique : Pas d’organisation particulière permettant d’économiser de l’énergie ou de gagner en confort. Au contraire les logements sous combles sont froids en hiver (toiture déperditive)

Inertie thermique : Toujours peu d’inertie, les variations climatiques se font facilement ressentir.

Étanchéité à l’air : Les immeubles présentent une étanchéité à l’air encore moyenne, en particulier au niveau des menuiseries. Cette perméabilité impacte négativement leur efficacité énergétique et réduit le confort thermique des occupants.

Les aspects variables :

Orientation du bâtiment : L’orientation est très aléatoire et pas forcément optimisée (alignement sur la rue dans un tissu existant)

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment (lorsqu’elle existe) offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Confort en été

Les aspects participant au confort en été :

Protections solaires : Les dispositifs tels que des volets roulants, stores ou brise-soleil limitent les apports solaires directs en été, réduisant les risques de surchauffe. Bien utilisés, ces systèmes permettent d’abaisser la température intérieure de 2°C et diminuer les besoins de rafraichissement (éviter d’installer des climatisations).

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants. Les plantations hautes procurent de l’ombre et protègent les façades des apports solaires.

Isolation thermique : Les parois et les combles présentent une isolation de qualité moyenne mais celà participe à améliorer le confort d’été des pavillons (même si les logements sous combles sont encore exposées à la surchauffe)

Ventilation : La ventilation mécanique (VMC) participe à l’amélioration du confort d’été mais doit être couplé avec l’ouverture manuelle des fenêtre pour créer des courants d’air et refroidir le bâtiment.

Les aspects dégradant le confort en été :

Inertie thermique : La chaleur entre très vite dans le logement, que ce soit par les murs ou par la toiture qui ont tous les deux une inertie faible.

Zonage thermique : Les logements sous combles deviennent très inconfortables en période de fortes chaleurs.

Étanchéité à l’air : La mauvaise étanchéité engendre des infiltrations d’air indésirables, dégrandant l’efficacité énergétique et le confort thermique en été.

Photothèque

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