Immeuble ou maison en pan de bois

Petit immeuble ou maison de ville en pan de bois ou longère

Date de publication

19 mars 2025

Immeubles pans de bois, Rouen

Immeubles pans de bois, Rouen

Longère au toit de chaume, Quevillon

Longère au toit de chaume, Quevillon

Immeuble pans de bois, Rouen

Immeuble pans de bois, Rouen

Ruelle de centre-ville, Rouen

Ruelle de centre-ville, Rouen

En quelques mots …

Caractéristiques principales
Période de construction A partir du XIIIeme siècle et avant 1850
Habitat Petit collectif, individuel en ville, individuel en campagne
Taux de représentation sur la Métropole Rouen Normandie Environ 1,2 % des bâtiments et 1,5 % des logements

Enjeux patrimoniaux

Eléments remarquables sur les façades à préserver :

  • Ossature en bois apparente, avec ses rythmes verticaux (poteaux) et horizontaux (sablières), parfois sculptée.

  • Modénature traditionnelle : encadrements de fenêtres intégrés dans le pan de bois, parfois décorés.

  • Encorbellements caractéristiques, à conserver pour leur valeur structurelle et urbaine.

  • Dissociation des niveaux : soubassement en pierre, étages en bois, combles parfois ouverts (grenier-étente).

  • Jeu de couleurs et de matériaux entre le bois, le remplissage (torchis, brique), et les enduits.

Modes constructifs
  • Maison de centre ville :

Maison mitoyenne alignée sur rue, ossature bois sur 4 niveaux maximum, remplissage en torchis, brique ou tout-venant et soubassement en pierre important

  • Longère rurale :

Maison isolée, sans mitoyenneté, plain-pied ou un étage, orientation est-ouest avec façade principale au sud (dos aux vents dominants), soubassement peu marqué, ossature bois à colombages plus espacés, toiture parfois en chaume

Matériaux en façade

Bois, torchis, enduit, pierre (en sous bassement), brique ancienne (soubassement ou remplissage)

Matériaux de structure

Bois, pierre (éventuellement brique)

Caractéristiques architecturales remarquables

Habitat :

  • Le type se décline sous deux formes d’habitat dans la métropole rouennaise :

    • Petit immeuble ou maison de centre-ville

    • Longère en campagne

Le pan de bois est un élément emblématique de l’architecture rouennaise. Les constructions en ossature bois apparente, souvent colorées et ornées de motifs sculptés confèrent aux façades une identité visuelle forte et authentique. De nombreux édifices à colombages, notamment dans le centre historique, témoignent de ce savoir-faire ancestral. Elles incarnent non seulement un patrimoine architectural précieux, mais aussi une tradition locale de construction durable et adaptée au climat normand. Aujourd’hui encore, ces habitations à pan de bois participent au charme et à l’attractivité résidentielle de la ville.

Styles architecturaux, modes constructifs et matériaux principaux :

Les immeubles ou maisons à pans de bois présentent un style architectural traditionnel hérité du Moyen Âge. Elles sont construites selon un mode constructif à ossature bois (poteaux, sablières, contreventements), reposant sur un soubassement en pierre. Le remplissage non porteur est réalisé en torchis, brique ou moellons, parfois recouvert d’un enduit à la chaux. Le bois, souvent du chêne, est laissé apparent en façade et participe fortement à l’expression esthétique du bâti. On distingue des styles sobres (longères) et d’autres plus décorés (maisons bourgeoises avec colombages sculptés).

Eléments remarquables et caractéristiques esthétiques du type :

Structure :

  • L’ossature bois apparente rend la structure lisible sur la façade. On peut donc voir les poteaux verticaux, sablières horizontales et les écharpes en diagonale. 
  • Le remplissage initialement fait de torchis (mélange de terre et de paille) peut également être composé de différents matériaux peu esthétiques (briques, gravats, paille, etc.) qui témoignent d’une forme d’architecture vernaculaire qui s’adapte à son environnement et qui emploie ou recycle les matériaux disponible localement.

Volumétrie et compacité :

  • Les constructions de type immeuble de centre-ville sont relativement compactes mais peuvent comporter des encorbellements (débordement des étages supérieurs sur la rue pour gagner de la place au sol)

  • Les longères ont une forme parrallélépipédique, compacte qui permet d’éviter au maximum les déperditions

Façades :

  • En plus de la structure apparente, on retrouve sur la façade le remplissage en torchis ou parfois briques. Il peut être laissé apparent ou enduit, selon les périodes ou les restaurations. Le bois peut être laissé brut, peint (dans des tons naturels, rouges, bruns, noirs, parfois vert ou bleu).

Palette de couleurs caractéristiques des pans de bois

Palette de couleurs caractéristiques des pans de bois
  • Dans certains cas, le colombage est recouvert d’un essentage (ardoises fixées sur le bois), lui conférant ainsi une couleur bleutée.

Pan de bois recouvert d’essentage en ardoises

Pan de bois recouvert d’essentage en ardoises
  • L’architecture à pan de bois est également un support décoratif très expressif, on y trouve :

    • Des motifs sculptés dans le bois des sablières, poteaux, ou consoles

    • Des encorbellements qui rythment les étages des les immeubles de centre-ville

    • Des sculptures figuratives ou des statues, sculptées dans le bois ou la pierre

Statues

Statues

Sculpture sur pierre

Sculpture sur pierre

Motifs sculptés sur bois

Motifs sculptés sur bois

Plaque décorative

Plaque décorative

Ouvertures :

  • Les ouvertures sont en général de petite taille, avec des encadrements en bois. Le rythme des ouvertures est souvent irrégulier, en lien avec l’organisation intérieure.
  • Dans le cas de longères, il n’est pas rare de ne trouver des fenêtres que sur la façade qui est le moins exposée aux intempéries.

Toitures :

  • Les toitures sont généralement , à deux pans et recouvertes d’ardoises. En centre-ville, on retrouve de nombreuses lucarnes et la toiture à deux pans est parfois brisée. On retrouve aussi dans l’agglomération des longères à pans de bois à toit de chaume.

Toiture 2 pans en chaume

Toiture 2 pans en chaume

Attention : Pans de bois enduits

Il arrive que des pans de bois aient été recouverts d’enduit à une certaines époques pour différentes raisons : bois de moindre qualité, volonté d’un aspect plus soigné ou encore pour limiter les risques d’incendie. Dans ces cas, il n’est pas toujours évident de deviner qu’une structure en bois se cache sous l’enduit.

Certains indices peuvent toutefois mettre le propriétaire sur la piste :

  • Encadrements de fenêtres en bois visibles
  • Épaisseur du mur compris entre 20 et 25 cm pour un mur extérieur et entre 14 et 20 cm pour un mur de refend (mur porteur intérieur). Les murs de soubassement en pierre ont une épaisseur d’une quarantaine de centimètres.
  • Les fissures dans le pan de bois suivront les pièces de bois, et seront rectilignes, verticales, horizontales ou obliques. Dans un mur en maçonnerie, les fissures ne seront pas parfaitement rectilignes. Dans un mur en brique, les fissures seront en escalier car elles suivront les joints de la brique.

S’il s’agit effectivement de pan de bois (à vérifier avec un professionnel), on se demandera s’il est intéressant laisser apparaître à nouveau le bois : remettre le colombage à nu n’est pas toujours une bonne idée. Certains pans de bois n’étaient pas faits pour être visibles à l’origine. Si l’enduit qui sert de protection est retiré à tort, il y a un risque de les abîmer. Cela est vérifiable grâce à un sondage qui indiquera la qualité du bois. Dans le cas où le bois a été conçu à l’origine pour être apparent, une restauration sera envisageable.

Si l’enduit n’est pas en bon état, il faudra le reprendre de manière localisées ou refaire complètement à neuf.

Précautions principales pour des interventions de réhabilitation ou de ravalement

Réhabilitation architecturale et thermique

  • Les éléments remarquables des façades, visibles et garants de l’intérêt patrimonial du bâtiment, doivent être préservés, voire réparés.

  • Les interventions depuis l’extérieur doivent être celles qui permettent de conserver les façades remarquables (en particulier l’appareillage des briques). Il est indispensable de dresser la liste des éléments remarquables du bâtiment (établie via un diagnostic architectural) avant d’intervenir sur celui-ci, afin de pouvoir les préserver (ou les reconstituer).

  • Pour une réhabilitation thermique, les préconisations de conservation des éléments patrimoniaux rendent extrêmement complexe l’intervention par l’extérieur. On privilégiera les interventions par l’intérieur.

  • Les matériaux de l’enveloppe constituent un élément remarquable (contribue à la qualité patrimoniale). Il conviendra donc de les préserver : les laisser apparents pour leur qualité architecturale et les préserver en choisissant des isolants qui respectent leur fonctionnement hydrique et structurel (notion de perspirance à la vapeur d’eau à préserver, on utilisera par exemple un mortier à la chaux). 

  • L’humidité constitue l’un des principaux facteurs de détérioration des maçonneries. Qu’il s’agisse de murs en brique uniquement ou de murs composites, l’eau peut s’y infiltrer et, en cas de gel, provoquer des éclatements pouvant fragiliser la structure. Avant toute intervention, un diagnostic précis des façades, des fondations et des murs pignons est indispensable afin de repérer l’origine de l’humidité et de définir les mesures à mettre en œuvre.

    Plusieurs sources d’humidité peuvent être identifiées :

    • Les eaux pluviales doivent être correctement évacuées, ce qui suppose le maintien en bon état des corniches, l’installation et l’entretien régulier de gouttières, ainsi que la préservation de tout élément protégeant la base des murs.

    • La condensation intérieure, souvent liée à une mauvaise aération, peut être réduite par une ventilation efficace, l’utilisation d’enduits respirants et une isolation adaptée.

    • Les remontées capillaires, fréquentes au bas des murs en matériaux poreux comme la brique, exigent quant à elles un drainage adéquat du sol pour limiter leur impact.

  • Par ailleurs, en cas d’intervention qui améliore l’étanchéité à l’air du bâtiment (travaux de rénovation énergétique par exemple), il conviendra d’installer une ventilation mécanique (ou vérifier qu’il y en a déjà une) garantissant un débit d’air hygiénique minimum pour prévenir des dégradations à l’intérieur du logement, liées à une accumulation d’humidité.

  • Il est recommandé de prendre conseil et de se faire accompagner par un professionnel qualifié pour toute intervention de réhabilitation ou de ravalement de façade sur une façade remarquable.

Objectif : Concilier réhabilitation thermique et préservation de l’identité architecturale et patrimoniale

Il est indispensable d’effectuer un diagnostic architectural avant d’intervenir sur le bâti, afin de préserver au maximum les éléments qui participent à son identité architecturale et patrimoniale.

Concernant les façades sur rue :
  • Conserver les matériaux d’origine mis en œuvre au niveau de la façade (les murs en briques, conserver les couleurs et tailles de briques).

  • Réparer les éléments de façade qui le nécessitent (favoriser les procédés doux ou une réparation respectueuse des matériaux et la faire réaliser par un professionnel qualifié pour ce type de bâti).

  • Nettoyer la façade via un procédé non agressif (humide, à l’eau avec une brosse de chiendent ou de nylon ; par voix sèche par un micro-sablage ou par un hydro-gommage). Les joints peuvent être repris avec des teintes allant du blanc à la couleur de la brique en façade. Un badigeon à la chaux peut être appliqué pour protéger les façades fragilisées et renouveler les couleurs.

  • Les modénatures et éléments décoratifs architecturaux doivent impérativement être conservés (corniches, bandeaux, encadrements de fenêtres, ferronneries, etc.). Ces éléments doivent être recensés dans le diagnostic architectural.

  • Rythme des ouvertures : conserver les ratios de surfaces vitrées par rapport à la surface de mur plein, les dimensions des menuiseries et leur positionnement pour respecter l’harmonie d’ensemble de la façade.

  • Menuiseries : si elles sont en bon état, privilégier leur restauration plutôt que leur remplacement. Si un remplacement est nécessaire, choisir des modèles qui reprennent les caractéristiques des menuiseries d’origine (nombre de vantaux, matériaux, couleurs, petits bois).

  • Volets : éviter d’installer des coffres de volets roulant en extérieur car ils viennent dénaturer les encadrements de fenêtres (linteaux cintrés) préserver au maximum les éléments d’origine ou les remplacer par des modèles similaires (matériaux, couleur).

Concernant les toitures :
  • Conserver l’aspect général de la toiture (pente, nombre de pans, matériaux, couleur).

  • Conserver les cheminées, lucarnes et autres éléments décoratifs de toiture (corniches, débords de toit dans leurs proportions).

Eléments artistiques remarquables :
  • Si des éléments artistiques méritent une attention particulière, leur entretien et leur restauration est indispensable (modénatures sculptées, etc.)
Approche urbaine :
  • Respect de l’intégration urbaine des bâtiments donnant directement sur la rue : conserver le rapport du bâtiment à la rue, notamment si les alignements et les hauteurs de corniches sont homogènes avec le reste du quartier.
Pathologies :

Recommandations générales :

  • Identifier et traiter les sources éventuelles d’humidité (infiltrations par la toiture, remontées capillaires, menuiseries détériorées)

  • Veiller à la bonne respirabilité des bois en évitant les matériaux étanches comme le ciment, au profit de solutions traditionnelles perméables

  • Ne pas modifier la structure du bâtiment sans l’avis d’un professionnel qualifié, notamment un architecte

Diagnostic

Avant d’envisager des travaux, il est indispensable de réaliser un diagnostic complet du bâtiment. Celui-ci doit inclure :

  • Une évaluation de l’état général de conservation

  • L’identification des désordres et pathologies

  • L’analyse des performances thermiques et hygrométriques actuelles

Les pathologies courantes :

La majorité des pathologies observées sur ce type de bâti est liée à l’humidité dont les origines sont variées :

  • Défauts de couverture

  • Remontées capillaires

  • Infiltrations par les menuiseries

  • Revêtements imperméables empêchant l’évaporation naturelle.

Ces pathologies, si elles ne sont pas traitées, peuvent entraîner des dégradations structurelles importantes. Plusieurs immeubles du centre-ville sont concernés par des arrêtés, en lien avec des fragilités structurelles apparues après des interventions inadaptées mettant le bâtiment en risque de péril et donc menaçant la sécurité physique des habitants. 

De plus, les pans de bois étant sensibles à l’humidité, ces constructions seront de ce fait plus exposées aux attaques de champignons et d’insectes xylophages, qui accélèrent la dégradation du matériau et peuvent elles aussi compromettre la stabilité de l’ouvrage.

Structure 

Les constructions anciennes à pans de bois présentent fréquemment des irrégularités ou des déformations structurelles. Si le pan de bois de nécessite pas de remplacement, il est essentiel de les accepter comme faisant partie intégrante de leur identité, sans chercher systématiquement à les corriger. Les interventions doivent donc s’adapter à ces spécificités, en respectant les jeux et les désaxements du bois qui témoignent de l’histoire du bâtiment. 

En revanche, il peut arriver que certaines pièces de bois soient trop détériorées pour être conservées notamment au niveau de l’assemblage poteaux (pièces verticales) / sablière (pièces horizontales) ou écharpe (pièce diagonales) / poteaux. En fonction du degré de détérioration, plusieurs solutions peuvent être envisagées.

  • Remplacement complet des pièces endommagées : intervention lourde et coûteuse, nécessitant la dépose du remplissage adjacent (torchis ou briques) et sa reconstruction après mise en place des nouvelles pièces de bois.

  • Enture de bois : on retire les parties abîmées du bois et on greffe une nouvelle portion de bois sur la partie saine. Méthode exigeante et onéreuse.

  • Renforcement interne : insertion de tiges en fibre de verre et de résine dans la pièce de bois pour restituer la résistance structurelle.

  • Reconstitution à la résine : elle est surtout adaptée aux pans de bois destinés à être enduits et donc à éviter pour les structures laissées apparentes, surtout dans les zones proches du regard. On comble les parties altérées au moyen d’un mortier époxydique léger et on recouvre avec une résine teintable qui imite le bois ancien. Cette technique favorise la conservation des bois existants tout en limitant l’intervention. 

Façades : 

  • Les éléments remarquables des façades responsables de l’intérêt patrimonial du bâtiment doivent être préservés, voire réparés. Il faut favoriser les procédés doux ou une réparation respectueuse des matériaux et la faire réaliser par un professionnel qualifié pour ce type de bâti.

Les modénatures et éléments décoratifs architecturaux doivent impérativement être conservés (éléments structurels visibles ornementés ou non, encadrements de fenêtres, éléments décoratifs spécifiques comme figures sculptées, frises…). Ces éléments doivent être recensés dans le diagnostic architectural.

  • Si le torchis traditionnel est trop altéré pour être conservé, il faudra d’abord le restaurer ou le reprendre avant tout travaux d’isolation.

La restauration du torchis d’origine reste la solution à privilégier pour l’aspect patrimonial. D’abord, le torchis est un matériau recyclable : les chutes récupérées peuvent être réhumidifiées pour redevenir malléables et ainsi servir à combler directement les lacunes. Réutiliser le torchis d’origine, lorsqu’il est disponible, reste la méthode la plus adaptée et la plus respectueuse du bâti ancien.

Dans les zones où le remplissage est dégradé ou a été supprimé (par exemple pour permettre le remplacement de pièces de bois endommagées), le torchis sera restitué à l’identique des parties voisines.  Il sera recouvert d’un enduit de composition et de teintes identiques à l’enduit d’origine, parfaitement arasé au nu des pièces de bois. (Si le remplissage entre bois de la brique, on laissera bien évidemment cette dernière apparente et sans enduit.)

Si le remplissage doit être entièrement repris, le recours à un matériau biosourcé compatible pourra être envisagé, à condition qu’il respecte l’équilibre hygrométrique de la paroi. Le matériau le plus connu et fonctionnant bien reste le béton de chanvre car il est à la fois isolant, perspirant (il laisse passer la vapeur d’eau), léger et compatible avec les structures anciennes.

  • L’isolation doit être pensée avec soin afin de ne pas compromettre l’équilibre hygrothermique des parois anciennes. 

L’équilibre hygrothermique désigne la capacité d’un mur ancien à réguler naturellement l’humidité et la température en laissant l’eau contenue dans les matériaux s’évaporer progressivement, sans créer de condensation ni de désordres.

Le principe fondamental est de permettre à l’humidité intérieure de migrer vers l’extérieur tout en évitant la condensation dans l’épaisseur du mur. La hiérarchie des couches et le positionnement du pare-vapeur ou du frein-vapeur sont donc essentiels.

Pare-vapeur : membrane très étanche à la vapeur d’eau, qui bloque quasi totalement la migration de la vapeur.

Frein-vapeur : membrane plus ouverte, qui ralentit la diffusion de la vapeur tout en laissant une migration limitée possible.

Leur emplacement dépend du mode d’isolation choisi :

  • Isolation par l’extérieur (Cas rare, réservé aux façades qui étaient entièrement enduite)

On privilégiera des systèmes perméables à la vapeur d’eau et capillaires côté extérieur, pour favoriser la capacité de séchage. En effet, une couche étanche placée côté extérieur empêche l’évacuation de l’eau en cas d’infiltration et crée un risque de dégradation au contact bois/isolant.

  • L’isolation par l’intérieur reste la solution à privilégier pour la préservation de l’aspect patrimonial de la façade. 

Dans ce cas, il est nécessaire d’opter pour des parois perméables à la vapeur d’eau et capillaires côté extérieur avec une régulation progressive de la diffusion vers l’intérieur. Ce type de configuration limite le risque de condensation, assure la préservation du bois et contribue au maintien de l’équilibre hygrothermique.

Points de vigilance : 

  • Colombages à l’intérieur : Si des colombages sont visibles à l’intérieur, ils ont une valeur patrimoniale et sont donc à conserver. Il sera préférable donc de ne pas les recouvrir. Pour cela, selon l’état du torchis, il conviendra de le remplacer par un matériau plus performant en termes d’isolation (cf ci-dessus) ou d’appliquer un enduit isolant mince directement sur le torchis.  L’enduit ne doit pas recouvrir les pièces de bois. On le travaillera à l’arase (même épaisseur que le bois sans débord ni ressaut). Il faudra s’assurer de la cohésion du torchis avant pose (faire des tests d’adhérence)
  • Surface habitable : L’ajout d’une isolation par l’intérieur réduit la surface des pièces. Dans les petits logements, toute perte de surface peut être problématique (chambres proches de 9 m²). Lorsque l’épaisseur de l’isolation ne peut dépasser quelques centimètres, une correction thermique peut être envisagée plutôt qu’une isolation complète. Elle consiste à appliquer un enduit isolant de 5 à 8 cm d’épaisseur, perméable à la vapeur d’eau qui permet d’améliorer le confort en réduisant la sensation de paroi froide.
Bilan :

Les interventions depuis l’extérieur seront celles qui permettent de réparer les éléments remarquables pour les conserver. Il conviendra de privilégier les interventions concernant l’amélioration des performances de l’enveloppe par l’intérieur. Attention, parfois les pièces sont trop petites pour ajouter une couche épaisse d’isolant par l’intérieur.

Bonnes pratiques de la réhabilitation


A faire absolument :
  • De manière générale, respecter la volumétrie, les alignements. Conserver ce qui caractérise esthétiquement le bâtiment (couleurs, appareillages de briques, encadrements de fenêtres).

  • Lors de travaux visant à renforcer l’étanchéité à l’air du bâtiment, il est essentiel de préserver l’équilibre hygrométrique des parois. Une ventilation adaptée (ou vérifiée si déjà en place) doit assurer un renouvellement d’air suffisant pour éviter toute accumulation d’humidité. Ce maintien d’un équilibre dynamique entre l’isolation et la ventilation prévient les risques de condensation et de dégradations, comme l’apparition de moisissures.

A ne surtout pas faire :
  • Toute intervention structurelle qui serait susceptible de mettre en péril le bâtiment.

  • Une isolation thermique non perspirante à la vapeur d’eau sur un mur en pierre ou en brique (risque d’emprisonner la vapeur d’eau dans les murs).

Plus d’éléments sur le contexte

Cliquez sur les onglets pour en savoir plus sur ce type de bâtiments :

Les maisons à pans de bois sont emblématiques du centre-ville ancien de Rouen, dont le tissu urbain s’est densifié dès le Moyen Âge, époque où la ville était la deuxième du Royaume de France. Entourée de forêts, Rouen a naturellement utilisé le bois comme matériau de construction.

Aujourd’hui, on compte environ 1 300 à 2000 maisons/immeubles à ossature bois à Rouen, ce qui en fait la ville qui en possède le plus en France, devant Troyes, Rennes ou Strasbourg. Environ 200 datent de l’époque médiévale, les autres des XVe au XVIIe siècles, période d’essor économique et artisanal. De plus, Rouen en comptait bien plus avant : environ 700 maisons à pans de bois ont disparu pendant la Seconde Guerre mondiale, principalement à cause des bombardements.

Plan routier de la ville et faubourg de Rouen, divisé en ses 13 paroisses et 5 succursales _ Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE C-1924

Plan routier de la ville et faubourg de Rouen, divisé en ses 13 paroisses et 5 succursales _ Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE C-1924

Eléments de contexte historique sur la construction

Le bâti à pans de bois est omniprésent dans le centre ancien de la ville de Rouen. Il s’agit d’un bâti dense, souvent mitoyen, implanté au plus près de la rue, en bord de voirie.

Il s’est développé dans un contexte de forte croissance urbaine et artisanale. Ces maisons témoignent de la structure médiévale de la ville, avec un tissu serré, des rues étroites et des îlots compacts.

En dehors des centres urbains, le pan de bois est aussi très présent dans les campagnes normandes, sous forme de longères. Contrairement aux maisons urbaines mitoyennes, les longères sont isolées sur leur parcelle, implantées en pleine terre agricole ou dans un corps de ferme, entourées de bâtiments annexes. Ce sont des maisons rurales basses, allongées, d’un seul niveau, avec parfois des combles aménagés. Elles sont souvent orientées est-ouest, avec la façade principale au sud pour bénéficier du soleil.

Implantation urbaine

Les bâtiments en pans de bois se sont développés en centre ancien mais également en campagne sous forme de longère ou de manoir.

Représentation sur l’ensemble des communes

Représentation cartographique des bâtiments en pans de bois sur la Métropole Rouen Normandie

Représentation cartographique des bâtiments en pans de bois sur la Métropole Rouen Normandie

Les analyses statistiques estiment que 1 300 bâtiments ont été construits sur l’ensemble de la métropole, soit moins de 1 % du parc de logements actuel (2025).

  • Petit immeuble de centre-ville avec sous bassement pierre : constructions mitoyennes, étroites et verticales qui se développent sur plusieurs niveaux

  • Longère ou Manoir en campagne : construction horizontale, de plain-pied, au volume étroit et allongé

Caractérisation architecturale et technique par sous-types

Immeuble ou maison de centre-ville en pan de bois


Immeuble de centre-ville, essentage en ardoises

Immeuble de centre-ville, essentage en ardoises

Immeuble de centre-ville, soubassement en pierre

Immeuble de centre-ville, soubassement en pierre

Immeuble de centre-ville

Immeuble de centre-ville

Porte et ornements de façade

Porte et ornements de façade

Description architecturale

  • Pans de bois visibles et teintés

  • Fenêtre à carreaux et petits bois, menuiserie bois, simple vitrage

  • Petits immeubles de 4 étages maximum, dont le dernier étage est parfois un ancien séchoir.

  • Sous bassement en pierre, encorbellements

  • Toiture à 2 pans, généralement en ardoise accueillant des lucarnes

    Dessin de façade

    Dessin de façade

Caractéristiques constructives techniques

Contexte constructif

Ville médiévale très active et commerciale. Constuctions régionalistes qui utilisent le bois local.

Modes constructifs

  • Pan de bois

Composition des murs

  • Pan de bois, remplissage torchis, brique ancienne ou tout venant, parfois différent selon les façades.

Caractéristiques thermiques et comportement hygrothermique

Performance thermique de l’enveloppe

Comportement thermique des immeubles en pan de bois :

Inertie Les murs en pan de bois et torchis ou tout venant apporte une inertie faible (faible épaisseur de mur, de l’ordre de 20cm). Les variations de température se répercutent rapidement à l’intérieur.
Isolation Pas d’isolation supplémentaire, les menuiseries et les vitrages étaient à l’époque très déperditifs mais ont très probablement été remplacés (ou installation de double fenêtres)
Déphasage Faible, de l’ordre de 4 à 6h ce qui engendre que la chaleur emmagasinée ldans les murs est restituée avant la fin de l’après-midi. Cela engendre un inconfort pendant les vagues de chaleur.
  • Leviers pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (3 points clés permettant d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment et qui ne déteriorent pas sa qualité patrimoniale) :
Leviers pour améliorer la performance en hiver Leviers pour lutter contre la chaleur en été

Comportement hygrothermique des parois

Le comportement hygrothermique des parois dépend de leur constitution, notamment des matériaux mis en œuvre :

Matériaux du mur Hygroscopicité Résistance à la diffusion de vapeur (µ) Perméabilité à la vapeur d’eau Capillarité
Pan de bois + torchis Forte Faible à moyenne Forte Moyenne à forte
Pan de bois + tout venant Moyenne Moyenne Moyenne à forte Moyenne

A ces matériaux constituant la structure porteuse du mur, il faudra ajouter les caractéristiques des enduits ou parements (mais cela ne modifie pas les caractéristiques énoncées dans le tableau).

Confort en hiver

Les aspects participant au confort en hiver : Zonage thermique : L’organisation judicieuse des espaces intérieurs selon leur utilisation et leur exposition optimise le confort. Par exemple, les zones de vie sont souvent exposées au sud pour bénéficier de la chaleur solaire en hiver, les logements sont traversants.
Les aspects dégradant le confort en hiver :

Isolation thermique et inertie : Les parois ne sont pas isolées, les murs ont une inertie faible.

Ventilation / Qualité de l’air : Les bâtiments en pierre ne sont pas équipés de ventilation mécanique (VMC) mais par ventilation naturelle. Cela signifie que l’air passe traverse le bâtiment par les défauts d’étanchéité et lors de l’ouverrture des fenêtres. Le débit d’air hygiénique traversant le bâtiment n’est pas toujours garanti, même si les circulations d’air entre les pièces sont généralement étudiées judicieusement. Il arrive que le bâtiment soit humide, en particulier si les défauts d’étanchéité ont été bouchés (rénovation), cela impacte également la qualité de l’air.

Volets : Les dispositifs sont rares.

Étanchéité à l’air : Les bâtiments anciens en pierre présentent une faible étanchéité à l’air, en particulier au niveau des menuiseries. Cette perméabilité impacte négativement leur efficacité énergétique et réduit le confort thermique des occupants.

Les aspects variables :

Orientation du bâtiment : L’orientation influence les apports solaires. Une disposition avec des ouvertures au sud, sud-est ou sud-ouest permet de maximiser les gains de chaleur en hiver. L’orientation des parois vitrées est vraiment spécifique à chaque bâtiment, notamment puisqu’ils suivent généralement le linéaire de la rue.

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment (lorsqu’elle existe) offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Confort en été

Les aspects participant au confort en été :

Ouvertures : Les fenêtres sont généralement de petite taille ce qui limite les apports de chaleur

Orientation : Les logements sont traversants et permettent à l’occupant de créer un courant d’air pour rafraîchir.

Les aspects dégradant le confort en été :

Isolation thermique : Les parois et planchers haut ne sont pas particulièrement isolés. Ils ne participent pas à limiter la montée en température du bâtiment, ni à conserver la fraîcheur en été.

Inertie thermique : La faible inertie ne permet pasde lutter contre les vagues de chaleur.

Étanchéité à l’air : La mauvaise étanchéité engendre des infiltrations d’air indésirables, dégrandant l’efficacité énergétique et le confort thermique en été.

Ventilation / Qualité de l’air : La ventilation naturelle n’est pas suffisante pour rafraîchir le bâtiment.

Protections solaires : Les dispositifs sont rares, la chaleur pénetre facilement dans le bâtiment.

Longère ou manoir

Longère, très peu d’ouvertures sur la façade

Longère, très peu d’ouvertures sur la façade

Longère soubassement pierre

Longère soubassement pierre

Longère soubassement pierre et briques plates

Longère soubassement pierre et briques plates

Longère soubassement pierre

Longère soubassement pierre

Description architecturale

  • Pans de bois visibles et teintés

  • Fenêtre à carreaux et petits bois, menuiserie bois, simple vitrage

  • Maisons organisées en longueur avec une enfilade de pièces

  • Sous bassement en pierre

  • Toiture à 2 pans, généralement en ardoise ou en chaume, accueillant des lucarnes

Dessin de façade

Dessin de façade

Dessin de façade

Dessin de façade

Caractéristiques constructives techniques

Contexte constructif

Campagne proche de la ville médiévale très active et commerciale. Constuctions régionalistes qui utilisent le bois local.

Modes constructifs

  • Pan de bois

Composition des murs

  • Pan de bois, remplissage torchis, brique ancienne ou tout venant, parfois différent selon les façades.

Caractéristiques thermiques et comportement hygrothermique

Performance thermique de l’enveloppe

Comportement thermique des longères ou manoirs en pan de bois :

Inertie Les murs en pan de bois et torchis ou tout venant apporte une inertie faible (faible épaisseur de mur, de l’ordre de 20cm). Les variations de température se répercutent rapidement à l’intérieur.
Isolation Pas d’isolation supplémentaire, les menuiseries et les vitrages étaient à l’époque très déperditifs mais ont très probablement été remplacés (ou installation de double fenêtres)
Déphasage Faible, de l’ordre de 4 à 6h ce qui engendre que la chaleur emmagasinée ldans les murs est restituée avant la fin de l’après-midi. Cela engendre un inconfort pendant les vagues de chaleur.
  • Leviers pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (3 points clés permettant d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment et qui ne déteriorent pas sa qualité patrimoniale) :
Leviers pour améliorer la performance en hiver Leviers pour lutter contre la chaleur en été

Comportement hygrothermique des parois

Le comportement hygrothermique des parois dépend de leur constitution, notamment des matériaux mis en œuvre :

Matériaux du mur Hygroscopicité Résistance à la diffusion de vapeur (µ) Perméabilité à la vapeur d’eau Capillarité
Pan de bois + torchis Forte Faible à moyenne Forte Moyenne à forte
Pan de bois + tout venant Moyenne Moyenne Moyenne à forte Moyenne

A ces matériaux constituant la structure porteuse du mur, il faudra ajouter les caractéristiques des enduits ou parements (mais cela ne modifie pas les caractéristiques énoncées dans le tableau).

Confort en hiver

Les aspects participant au confort en hiver : Zonage thermique : L’organisation judicieuse des espaces intérieurs selon leur utilisation et leur exposition optimise le confort. Par exemple, les zones de vie sont souvent exposées au sud pour bénéficier de la chaleur solaire en hiver, les logements sont traversants.
Les aspects dégradant le confort en hiver :

Isolation thermique et inertie : Les parois ne sont pas isolées, les murs ont une inertie faible.

Ventilation / Qualité de l’air : Les bâtiments en pierre ne sont pas équipés de ventilation mécanique (VMC) mais par ventilation naturelle. Cela signifie que l’air passe traverse le bâtiment par les défauts d’étanchéité et lors de l’ouverrture des fenêtres. Le débit d’air hygiénique traversant le bâtiment n’est pas toujours garanti, même si les circulations d’air entre les pièces sont généralement étudiées judicieusement. Il arrive que le bâtiment soit humide, en particulier si les défauts d’étanchéité ont été bouchés (rénovation), cela impacte également la qualité de l’air.

Volets : Les dispositifs sont rares.

Étanchéité à l’air : Les bâtiments anciens en pierre présentent une faible étanchéité à l’air, en particulier au niveau des menuiseries. Cette perméabilité impacte négativement leur efficacité énergétique et réduit le confort thermique des occupants.

Les aspects variables :

Orientation du bâtiment : L’orientation influence les apports solaires. Une disposition avec des ouvertures au sud, sud-est ou sud-ouest permet de maximiser les gains de chaleur en hiver. L’orientation des parois vitrées est vraiment spécifique à chaque bâtiment, notamment puisqu’ils suivent généralement le linéaire de la rue.

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment (lorsqu’elle existe) offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Confort en été

Les aspects participant au confort en été :

Ouvertures : Les fenêtres sont généralement de petite taille ce qui limite les apports de chaleur

Orientation : Les logements sont traversants et permettent à l’occupant de créer un courant d’air pour rafraîchir.

Les aspects dégradant le confort en été :

Isolation thermique : Les parois et planchers haut ne sont pas particulièrement isolés. Ils ne participent pas à limiter la montée en température du bâtiment, ni à conserver la fraîcheur en été.

Inertie thermique : La faible inertie ne permet pasde lutter contre les vagues de chaleur.

Étanchéité à l’air : La mauvaise étanchéité engendre des infiltrations d’air indésirables, dégrandant l’efficacité énergétique et le confort thermique en été.

Ventilation / Qualité de l’air : La ventilation naturelle n’est pas suffisante pour rafraîchir le bâtiment.

Protections solaires : Les dispositifs sont rares, la chaleur pénetre facilement dans le bâtiment.

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