Villa Néo-normande et régionalisme

Villas Néo-normandes et maison de style régionaliste

Date de publication

19 mars 2025

Villa Néonormande, Grand Couronne

Villa Néonormande, Grand Couronne

Villa Néonormande

Villa Néonormande

Maison Régionaliste

Maison Régionaliste

Maison de Cité-jardin régionaliste, Saint-Etienne-du-Rouvray

Maison de Cité-jardin régionaliste, Saint-Etienne-du-Rouvray

En quelques mots …

Caractéristiques principales
Période de construction Entre 1850 et 1940
Habitat Habitat individuel
Taux de représentation sur la Métropole Rouen Normandie Environ 0,1 % des bâtiments et 0,1 % des logements

Enjeux patrimoniaux

Eléments remarquables sur les façades à préserver :

  • Façades non symétrique aux matériaux multiples

  • Ouvertures plus hautes que larges, volets battants ou pliants

  • Décors travaillés : décors en colombages, ferronnerie de balcon , lucarnes, épi de faîtage, appareillages particuliers

  • Toiture complexes en tuiles ou ardoises, pentes plutôt fortes, toiture pignon

Modes constructifs
  • Mur porteur composite (multimatériaux)

Matériaux en façade

Brique, pierre, silex, bois, béton, enduits (chaux/ciment, à la tyrolienne)

Matériaux de structure

Brique, pierre, silex, bois, béton

Caractéristiques architecturales remarquables

Habitat :

  • Maison individuelle ou mitoyenne par 2, de taille moyenne
  • Grandes demeures

Styles architecturaux, modes constructifs et matériaux principaux :

  • Ces bâtiments s’inscrivent dans un style régionaliste qui reprend l’esthétique des constructions vernaculaires, parfois en pastiche (immitation de l’aspect extérieur des colombages par exemple). Le style régionaliste se construit autour de l’idée de conserver une unité esthétique avec les bâtiment plus anciens, en pans de bois, en pierre et en brique.

  • Le mode constructif utilisé est le mur composite, avec des matériaux plus solides sur le bas du bâtiment et les points structurels stratégiques et parfois des matériaux plus légers dans les étages.

  • Les matériaux utilisés sont des souvent des matériaux de qualité, ancien, perméables à la vapeur d’eau. On y retrouve :

    • La brique (couleurs et appareillages variés)

    • La pierre (Moellons ou pierre de taille)

    • Le silex

    • Le bois (parfois utilisé pour les décors en colombages, pas structurel)

  • Mais également, pour les constructions plus modestes :

    • Le béton

    • Le ciment (utilisé en enduit pour les décors en colombages)

    • Les parpaings de sable, de mâchefer ou parpaings creux de ciment

Eléments remarquables et caractéristiques esthétiques du type :

Structure :

  • Structure en murs porteurs aux matériaux variés, y compris sur une même façade.

Volumétrie et compacité :

  • Constructions aux volumes complexes : façades animées par des décrochements, hauteurs d’étages variables

  • Tourelles, toitures à pignons participant à la complexité de la forme

  • Les constructions sont situées en retrait de la route, au milieu ou en fond de parcelle

Façades :

  • Les façades présentent une composition asymétrique.

  • Les modénatures (encadrements de fenêtres, bandeaux horizontaux) sont souvent traitées dans un matériau différent du remplissage.

  • Les matériaux sont apparents, sauf le décor en colombage au niveau du dernier étage qui peut être réalisé en enduit ciment peint.

  • Les appareillages sont variés, on trouve parfois des appareillages différents sur une même façade.

Ouvertures :

  • Les ouvertures sont généreuses, plus hautes que larges et disposées généralement au centre des murs et ornées décors. Les tableaux de fenêtres sont plutôt fins, on trouve parfois des balcons en ferronneries.

Toitures :

  • Les toitures sont complexes, sans symétries
  • Toitures tuiles ou ardoise
  • Les pentes sont plutôt fortes

Précautions principales pour des interventions de réhabilitation ou de ravalement

Réhabilitation architecturale et thermique

  • Avant toute intervention, il est essentiel de dresser un diagnostic architectural pour identifier et préserver les éléments remarquables de la façade : matériaux, orenements de façades, etc. Ces éléments participent fortement à l’identité patrimoniale du bâti et doivent être conservés ou restitués avec soin. Il est recommandé de privilégier des volets battants ou pliants plus cohérents avec l’esthétique d’origine que des volets roulants. Chaque bâtiment est à traiter avec soin comme un cas particulier.

  • Dans le cas où une restauration est nécessaire, on privilégiera l’emploi de matériaux perméables à la vapeur d’eau.

  • Pour une réhabilitation thermique, les préconisations de conservation des éléments patrimoniaux peuvent rendre extrêmement complexe l’intervention par l’extérieur. On y privilégiera les interventions par l’intérieur (sauf si le bâtiment présente des caractéristiques patrimoniales à conserver également en intérieur).

  • Par ailleurs, en cas d’intervention qui améliore l’étanchéité à l’air du bâtiment (travaux de rénovation énergétique par exemple), il conviendra d’installer une ventilation mécanique (ou vérifier qu’il y en a déjà une) garantissant un débit d’air hygiénique minimum pour prévenir des dégradations à l’intérieur du logement, liées à une accumulation d’humidité.

  • Il est très fortement recommandé de prendre conseil et de se faire accompagner par un professionnel qualifié pour toute intervention de réhabilitation ou de ravalement de façade sur une façade remarquable.

  • Dans le cas de bâtiments modestes, avec un enduit ciment, on pourra envisager une isolation par l’extérieur en reprenant les éléments caractéristiques de façade (par exemlpe en redessinant les bandeaux ou les décors en colombages).

Objectif : Concilier réhabilitation thermique et préservation de l’identité architecturale et patrimoniale

Il est indispensable d’effectuer un diagnostic architectural avant d’intervenir sur le bâti, afin de préserver au maximum les éléments qui participent à son identité architecturale et patrimoniale.

Concernant les façades sur rue :
  • Conserver les matériaux d’origine mis en œuvre au niveau de la façade.

  • Réparer les éléments de façade qui le nécessitent.

  • Les modénatures et éléments décoratifs architecturaux doivent impérativement être conservés (encadrements de fenêtres, ferronneries, etc.). Ces éléments doivent être recensés dans le diagnostic architectural.

  • Pour les façades enduite on pourra envisager une isolation par l’extérieur en reprenant les éléments caractéristiques de la façade (décors, éventuellement parrements avec les matériaux d’époque ou semblables)

  • Rythme des ouvertures : conserver les ratios de surfaces vitrées par rapport à la surface de mur plein, les dimensions des menuiseries et leur positionnement pour respecter l’harmonie d’ensemble de la façade.

  • Menuiseries : si elles sont en bon état, privilégier leur restauration plutôt que leur remplacement. Si un remplacement est nécessaire, choisir des modèles qui reprennent les caractéristiques des menuiseries d’origine (nombre de vantaux, matériaux, couleurs, petits bois).

  • Volets : éviter d’installer des coffres de volets roulant en extérieur car ils viennent dénaturer les encadrements de fenêtres, préserver au maximum les éléments d’origine ou les remplacer par des modèles similaires (matériaux, couleur).

Concernant les toitures :
  • Conserver l’aspect général de la toiture (pente, nombre de pans, matériaux, couleur).

  • Conserver les cheminées, lucarnes et autres éléments décoratifs de toiture (épi de faîtage, etc.).

Concernant les espaces intérieurs (en parties communes pour les immeubles) :
  • Escaliers et garde-corps : conserver les éléments en bois ou métal d’origine, caractéristiques de ce patrimoine.
Eléments artistiques remarquables :
  • Si des éléments artistiques méritent une attention particulière, leur entretien et leur restauration est indispensable (sculptures, ferronneries, etc.)
Approche urbaine :
  • Respect de l’intégration urbaine des bâtiments : Conserver au maximum les clotures, en particulier si elles forment un ensemble homogènes avec le reste du quartier.
Bilan :

Les interventions depuis l’extérieur seront celles qui permettent de réparer les éléments remarquables pour les conserver. Pour les parois concernées par la préservation d’éléments remarquables, l’intervention sera limitée. Il conviendra alors de privilégier les interventions par l’intérieur (si possible).

Bonnes pratiques de la réhabilitation


A faire absolument :
  • De manière générale, respecter la volumétrie, les alignements. Conserver ce qui caractérise esthétiquement le bâtiment (couleurs, appareillages de briques, encadrements de fenêtres).

  • Lors de travaux visant à renforcer l’étanchéité à l’air du bâtiment, il est essentiel de préserver l’équilibre hygrométrique des parois. Une ventilation adaptée (ou vérifiée si déjà en place) doit assurer un renouvellement d’air suffisant pour éviter toute accumulation d’humidité. Ce maintien d’un équilibre dynamique entre l’isolation et la ventilation prévient les risques de condensation et de dégradations, comme l’apparition de moisissures.

A ne surtout pas faire :
  • Toute intervention structurelle qui serait susceptible de mettre en péril le bâtiment.

  • Une isolation thermique non perspirante à la vapeur d’eau (risque d’emprisonner la vapeur d’eau dans les murs).

Plus d’éléments sur le contexte

Cliquez sur les onglets pour en savoir plus sur ce type de bâtiments :

Eléments de contexte historique sur la construction

Les bâtiments de type régionalistes ou Néo-normands sont inspirés des constructions de villégiature que l’on retrouve sur les côtes normandes. Malgré l’arrivée du béton, le goût pittoresque domine encore (formes et matériaux traditionnels).

Les nouveaux propriétaires faisaient construire des bâtiments dans un style régionaliste avec plus ou moins de moyens (les nouvelles classes sociales accedant à la propriété voulant copier les édifices bougeois/nobles de type Villa Néonormandes).

Implantation urbaine

Les maisons de style régionaliste et Villas Néonormandes sont difficiles à reprérer d’un point de vue statistique. Néanmoins, la représentation ci-dessous permet de repérer les grandes villas et demeures.

Représentation sur l’ensemble des communes

Représentation cartographique des Villas néonormandes sur la Métropole Rouen Normandie

Représentation cartographique des Villas néonormandes sur la Métropole Rouen Normandie

Les analyses statistiques ont pu repérer une centaine de villa néonormandes construites sur l’ensemble de la métropole, soit moins de 1 % du parc de logements actuel (2025), les autres bâtiment de style régionaliste sont difficile à différencier (d’un point de vue statistique) des maisons des années 1920-1930, ils sont donc certainement repérés dans cette catégorie :

Constructions des années 1920-1930

Constructions des années 1920-1930

Plusieurs cité-jardins de style régionaliste ont néanmoins été repérées sur la métropole (voir “Cités-jardins de la métropole Rouen Normandie”, le cahier de recommandations paysagères et architecturales du CAUE76 et de la Métropole Rouen Normandie) :

  • Elbeuf-sur-Seine : cité-jardin rue du Port (1)

  • Rouen : cité-jardin des Sapins (2) ; cité-jardin du Trianon ; quartier Grieu (3)

  • Saint-Aubin-lès-Elbeuf : Lotissement des 99 maisons (4)

  • Saint-Etienne-du-Rouvray : cité-jardin Henri Abt (5) ; cité-jardin La Chappelle (6)

  • Le Trait : cité-jardin (rue Denis Papin) (7)

  • Le Petit-Quevilly : cité du Foyer Quevillais (8)

Cités-jardins régionalistes des années 1920-1930

Cités-jardins régionalistes des années 1920-1930
  • Le style Régionaliste : Le style régionaliste normand est un courant architectural qui inspiré de l’habitat traditionnel de Normandie, tout en l’adaptant aux goûts encore pittoresques des années 1920 à 1930. Il met à l’honneur le colombage (généralement sous forme de pastiche, avec un décor en colombage sur ciment), associé à d’autres matériaux comme la brique, le silex ou la pierre, lui donnant ainsi une identité visuelle particulièrement reconnaissable. Les toitures à fortes pentes sont, elles, inspirées des fermes et manoirs anciens (voir fiche 01 sur les bâtiments en pans de bois).

Caractérisation architecturale et technique par sous-types

Villa Néonormande


Villa Néonormande

Villa Néonormande

Villa Néonormande

Villa Néonormande

Villa Néonormande

Villa Néonormande

Description architecturale

Les Villas Néonormandes sont facilement identifiables grâce aux éléments suivants :

  • Grandes constructions individuelles sur 3 niveaux généralement)

  • Forme complexe avec des décrochés, tourelles, ou façades pignon

  • Façades composées de plusieurs matériaux, visibles et mis en oeuvre avec soin (appareillage et choix de matériaux de qualité), nombreux décors de façade (notamment colombage au dernier étage)

  • Ouvertures généreuses, fenêtre plus hautes que larges, avec encadrements (appareillage de brique différent par exemple)

  • Volet battants ou pliant en bois (ou pas de volets)

  • Toiture complexe à forte pente (tuiles ou ardoises), présence de lucarnes, ferme décorative (charpente apparente)

  • Entourée d’un jardin généreux, éventuellement présence de dépendances

Caractéristiques constructives techniques

Contexte constructif

Les Villas Néonormandes de la métropole rouennaise étaient destinées aux riches propriétaires. Le style néonormand est très présent en bord de mer, sur le littoral normand et étaient des lieux de villégiature. Ce style est largement inspiré des constructions vernaculaires (d’où les colombages) et marient plusieurs matériaux en structure (souvent la brique associée au silex, à la pierre ou encore au bois).

Modes constructifs

Le mode constructifs est le mur porteur composite. Il est difficile de donner ici plus de détails car bâtiment et même chaque façade peuvent être composé(e)s de manière différentes. Les matériaux les plus solides sont employés pour les éléments structurels stratégiques (exemple : soubassement et chainages d’angle en brique) et les matériaux plus légers (comme le bois) servent à l’élévation des étages.

Composition des murs

  • Soubassement (brique, pierre, éventuellement silex)

  • Murs des premiers niveaux constitués de plusieurs matériaux sur chaque façade (brique, silex, pierre, pan de bois)

  • Souvent un dernier étage en pans de bois ou couvert d’un enduit avec un décor en colombages

Caractéristiques thermiques et comportement hygrothermique

Performance thermique de l’enveloppe

  • Comportement thermique des villas néonormandes :
Inertie Les murs porteurs constitués de matériaux anciens apportent une inertie moyenne à bonne (variable)
Isolation Pas d’isolation supplémentaire, les menuiseries et les vitrages étaient à l’époque très déperditifs mais ont très probablement été remplacés
Déphasage Bon, environ 8-10h ce qui engendre que la chaleur emmagasinée la journée est restituée en début de nuit. Cela permet un confort estival intéressant car le bâtiment reste frais pendant les vagues de chaleur (à condition de maîtriser les apports solaires)
  • Leviers pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (3 points clés permettant d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment et qui ne déteriorent pas sa qualité patrimoniale) :
Leviers pour améliorer la performance en hiver Leviers pour lutter contre la chaleur en été

Comportement hygrothermique des parois

  • Le comportement hygrothermique des parois dépend de leur constitution, notamment des matériaux mis en œuvre :
Matériaux du mur Hygroscopicité Résistance à la diffusion de vapeur (µ) Perméabilité à la vapeur d’eau Capillarité
Brique manufacturée (pleine) Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne
Pierre calcaire Faible Forte Faible Très forte
Brique creuse Faible à moyenne Moyenne Moyenne Faible à moyenne
Silex Faible Forte Faible Faible
Pan de bois + tout venant Moyenne Moyenne Moyenne à forte Moyenne

A ces matériaux constituant la structure porteuse du mur, il faudra ajouter les caractéristiques des enduits (ciment) (mais cela ne modifie pas les caractéristiques énoncées dans le tableau).

Confort en hiver

Les aspects participant au confort en hiver :

Zonage thermique : L’organisation judicieuse des espaces intérieurs selon leur utilisation et leur exposition optimise le confort. Par exemple, les zones de vie sont souvent exposées au sud pour bénéficier de la chaleur solaire en hiver, les logements sont traversants.

Volets : Les dispositifs sont parfois présents et peuvent aider à maintenir la chaleur à l’intérieur du bâtiment lors de nuit froides.

Isolation thermique et inertie : Les parois ne sont pas isolées, mais les murs ont une inertie correcte.

Les aspects dégradant le confort en hiver :

Ventilation / Qualité de l’air : Les bâtiments de cette époque ne sont pas équipés de ventilation mécanique (VMC) mais par ventilation naturelle. Cela signifie que l’air passe traverse le bâtiment par les défauts d’étanchéité et lors de l’ouverrture des fenêtres. Le débit d’air hygiénique traversant le bâtiment n’est pas toujours garanti, même si les circulations d’air entre les pièces sont généralement étudiées judicieusement. Il arrive que le bâtiment soit humide, en particulier si les défauts d’étanchéité ont été bouchés (rénovation), cela impacte également la qualité de l’air.

Étanchéité à l’air : Ces bâtiments présentent une étanchéité à l’air moyenne, en particulier au niveau des menuiseries. Cette perméabilité impacte négativement leur efficacité énergétique et réduit le confort thermique des occupants.

Les aspects variables :

Orientation du bâtiment : L’orientation influence les apports solaires. Une disposition avec des ouvertures au sud, sud-est ou sud-ouest permet de maximiser les gains de chaleur en hiver. L’orientation des parois vitrées est vraiment spécifique à chaque bâtiment, notamment puisqu’ils suivent généralement le linéaire de la rue.

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment (lorsqu’elle existe) offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Confort en été

Les aspects participant au confort en été :

Inertie thermique / déphasage : L’inertie et le déphasage permettent de lutter contre les vagues de chaleur (pas forcément très efficace sur les longues périodes de chaleur ou quand il fait très chaud).

Protections solaires : Les dispositifs permettent de diminuer les apports solaires en été.

Les aspects dégradant le confort en été :

Isolation thermique : Les parois et planchers haut ne sont pas particulièrement isolés. Ils ne participent pas à limiter la montée en température du bâtiment, ni à conserver la fraîcheur en été.

Étanchéité à l’air : La mauvaise étanchéité engendre des infiltrations d’air indésirables, dégrandant l’efficacité énergétique et le confort thermique en été.

Ventilation / Qualité de l’air : La ventilation naturelle n’est pas suffisante pour rafraîchir le bâtiment.

Maison Régionaliste

Maison régionaliste

Maison régionaliste

Maison de style régionaliste

Maison de style régionaliste

Maison régionaliste de cité-jardin

Maison régionaliste de cité-jardin

Maison régionaliste de cité-jardin

Maison régionaliste de cité-jardin

Description architecturale

Les maison régionalistes sont identifiables grâce aux éléments suivants :

  • Constructions individuelles (ou mitoyennes par 2) sur 2 à 3 niveaux

  • Forme plutôt complexe avec des décrochés ou façades pignon

  • Façades composées de plusieurs matériaux, visibles et mis en oeuvre avec soin (appareillage et choix de matériaux aux couleurs variées), décors de façade (notamment décor en colombage au dernier étage)

  • Ouvertures plutôt généreuses, fenêtre plus hautes que larges, avec encadrements (appareillage de brique différent par exemple)

  • Volet battants ou pliant en bois (ou pas de volets)

  • Toiture souvent complexe à forte pente (tuiles ou ardoises), Toiture pignon sur une partie du bâtiment

  • Souvent entourée d’un jardin, en retrait par rapport à la rue

  • Peut faire partie d’une cité-jardin dans laquelle plusieurs constructions sont semblables

Caractéristiques constructives techniques

Contexte constructif

Le style régionaliste de l’époque (1920-1930) est assez présent sur la métropole, notamment parce que les constructions pittoresque étaient encore souvent préférées à l’arrivée du béton et des courants rationalistes. Ce style est largement inspiré des constructions vernaculaires (d’où les colombages) et marient plusieurs matériaux en structure (souvent la brique associée au silex, à la pierre ou encore au béton ou aux parpaings recouverts d’un enduit).

Modes constructifs

Le mode constructifs est le mur porteur composite. Il est difficile de donner ici plus de détails car bâtiment peut être composé de manière différente. Les matériaux les plus solides sont employés pour les éléments structurels stratégiques (exemple : soubassement et chainages d’angle en brique) et les matériaux plus légers (comme le bois) servent à l’élévation des étages.

Composition des murs

  • Parfois un soubassement (brique, pierre, éventuellement silex)

  • Murs des premiers niveaux constitués de plusieurs matériaux sur chaque façade (brique, silex, pierre, pan de bois)

  • Souvent un dernier étage immitation de pans de bois (généralement en parpaing ou béton recouvert d’un enduit avec un décor en colombages)

Caractéristiques thermiques et comportement hygrothermique

Performance thermique de l’enveloppe

  • Comportement thermique des bâtiments de ce type :
Inertie Les murs porteurs constitués de matériaux anciens apportent une inertie moyenne à bonne (variable)
Isolation Pas d’isolation supplémentaire, les menuiseries et les vitrages étaient à l’époque très déperditifs mais ont très probablement été remplacés
Déphasage Bon, environ 8-10h ce qui engendre que la chaleur emmagasinée la journée est restituée en début de nuit. Cela permet un confort estival intéressant car le bâtiment reste frais pendant les vagues de chaleur (à condition de maîtriser les apports solaires)
  • Leviers pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (3 points clés permettant d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment et qui ne déteriorent pas sa qualité patrimoniale) :
Leviers pour améliorer la performance en hiver Leviers pour lutter contre la chaleur en été

Comportement hygrothermique des parois

  • Le comportement hygrothermique des parois dépend de leur constitution, notamment des matériaux mis en œuvre :
Matériaux du mur Hygroscopicité Résistance à la diffusion de vapeur (µ) Perméabilité à la vapeur d’eau Capillarité
Brique manufacturée (pleine) Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne
Pierre calcaire Faible Forte Faible Très forte
Brique creuse Faible à moyenne Moyenne Moyenne Faible à moyenne
Silex Faible Forte Faible Faible
Pan de bois + tout venant Moyenne Moyenne Moyenne à forte Moyenne

A ces matériaux constituant la structure porteuse du mur, il faudra ajouter les caractéristiques des enduits (ciment) (mais cela ne modifie pas les caractéristiques énoncées dans le tableau).

Confort en hiver

Les aspects participant au confort en hiver :

Zonage thermique : L’organisation judicieuse des espaces intérieurs selon leur utilisation et leur exposition optimise le confort. Par exemple, les zones de vie sont souvent exposées au sud pour bénéficier de la chaleur solaire en hiver, les logements sont traversants.

Volets : Les dispositifs sont parfois présents et peuvent aider à maintenir la chaleur à l’intérieur du bâtiment lors de nuit froides.

Isolation thermique et inertie : Les parois ne sont pas isolées, mais les murs ont une inertie correcte.

Les aspects dégradant le confort en hiver :

Ventilation / Qualité de l’air : Les bâtiments de cette époque ne sont pas équipés de ventilation mécanique (VMC) mais par ventilation naturelle. Cela signifie que l’air passe traverse le bâtiment par les défauts d’étanchéité et lors de l’ouverrture des fenêtres. Le débit d’air hygiénique traversant le bâtiment n’est pas toujours garanti, même si les circulations d’air entre les pièces sont généralement étudiées judicieusement. Il arrive que le bâtiment soit humide, en particulier si les défauts d’étanchéité ont été bouchés (rénovation), cela impacte également la qualité de l’air.

Étanchéité à l’air : Ces bâtiments présentent une étanchéité à l’air moyenne, en particulier au niveau des menuiseries. Cette perméabilité impacte négativement leur efficacité énergétique et réduit le confort thermique des occupants.

Les aspects variables :

Orientation du bâtiment : L’orientation influence les apports solaires. Une disposition avec des ouvertures au sud, sud-est ou sud-ouest permet de maximiser les gains de chaleur en hiver. L’orientation des parois vitrées est vraiment spécifique à chaque bâtiment, notamment puisqu’ils suivent généralement le linéaire de la rue.

Aménagements extérieurs : La végétation autour du bâtiment (lorsqu’elle existe) offre un confort visuel qui participe à se sentir bien dans les bâtiments. Cet aspect souvent négligé peut impacter le confort thermique des occupants.

Confort en été

Les aspects participant au confort en été :

Inertie thermique / déphasage : L’inertie et le déphasage permettent de lutter contre les vagues de chaleur (pas forcément très efficace sur les longues périodes de chaleur ou quand il fait très chaud).

Protections solaires : Les dispositifs permettent de diminuer les apports solaires en été.

Les aspects dégradant le confort en été :

Isolation thermique : Les parois et planchers haut ne sont pas particulièrement isolés. Ils ne participent pas à limiter la montée en température du bâtiment, ni à conserver la fraîcheur en été.

Étanchéité à l’air : La mauvaise étanchéité engendre des infiltrations d’air indésirables, dégrandant l’efficacité énergétique et le confort thermique en été.

Ventilation / Qualité de l’air : La ventilation naturelle n’est pas suffisante pour rafraîchir le bâtiment.

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