Résultats : ciblage des potentiels de renaturation

AUTEUR·RICE
Guillaume Chrétien, François Chevaux
DATE DE PUBLICATION
19 août 2025

La renaturation est entendue dans cette présente étude comme une re-fonctionnalisation partielle d’espaces qui ont été dégradés ou détruits par les activités humaines permettant ainsi aux milieux de retrouver une partie de ses fonctions écologiques. La présente étude se propose de repérer et hiérarchiser les zones présentant un intérêt à la renaturation au travers des enjeux de reconquête de la naturalité et de la continuité écologique, de la diminution des ruissellement et de l’artificialisation des sols, de l’amélioration de la nature dans les espaces urbains et de la diminution de l’effet d’îlot de chaleur urbain en centre-ville.

Précaution de lecture

Le travail de ciblage et de priorisation présenté ci-dessous a fait l’objet d’un atelier collectif avec les partenaires associés. Cet atelier a montré la complémentarité des approches mais a soulevé également des questions quant à l’interprétation possible des résultats. En effet, cette spatialisation des enjeux ne doit pas être vue comme un ensemble de périmètres figés, mais plutôt comme une base de connaissance et un outil de sensibilisation aux enjeux retenus.

Des sols non anthropisés de qualité et une multifonctionnalité à préserver

source : Cerema

source : Cerema

Le Cerema a participé au developpement d’une méthode nommée MUSE pour cartographier cette multifonctionnalité. 🌍 La cartothèque présente l’ensemble des cartes produites en application de cette méthodologie sur le territoire de Barentin.

Pour déterminer les sols à préserver, la carte de la méthode “pleine terre” a été retenue, car elle a l’avantage de présenter des résultats applicables en milieu urbain et à une maille suffisamment fine pour des résultats à l’échelle communale.

Cette carte n’est cependant pas suffisante au vu des spécificités du territoire mises en lumière dans la phase 1 de l’étude (trame verte et bleue) avec notamment des zones humides et des pelouses calcicoles.

Ainsi, les réservoirs de biodiversité ont été ajoutés, ces zones ne devant pas forcément être renaturées au vu de leur fonctionnement écologique particulier.

La superposition de ces zones permet ainsi de déterminer les sols à préserver. La carte de synthèse proposera de reprendre cette trame pour éclairer la lecture des enjeux apparents.

La commune de Barentin, malgré une urbanisation très marquée (centre ville, zones commerciales et d’activité, lotissements, immeubles collectifs…), présente une part importante de sols à capacité optimale pour exercer les fonctions associées à un sol naturel.

Créer ou renforcer les continuités écologiques

La phase 1 de l’étude (trame verte et bleue) a permis de mettre en évidence les discontinuités écologiques.
La carte ci-contre reprend les zones dans lesquelles il est particulièrement pertinent d’intervenir avec les corridors à renforcer ou restaurer. Ces zones se situent principalement autour des infrastructures routières et ferroviaires et le long de l’Austreberthe.

Améliorer le cadre de vie et développer la nature en ville

Avertissement

Remettre en petit qqs cartes cadres de vie + carte schématique des périmètres où une intervention peut être privilégiée

Rappeler importance du cadre de vie pas uniquement secteur résidentiel mais également zones d’activités commerciales qui accueille un grand nombre de visiteurs

La phase 2 de l’étude a traité les volets nature en ville et cadre de vie. Elle a permis de mettre en évidence plusieurs secteurs des zones urbanisées (zones U et AU du PLU) en défaut :

  • des zones présentant moins de 20% de végétation
  • des zones à plus de 10 minutes à pied d’un parc ou jardin public, d’une entrée de forêt ou de la voie verte
  • des espaces publics à améliorer (espaces verts, parcs et jardins, berges de l’Austreberthe)

Les zones ci-contre correspondent à ces secteurs. A noter : si l’on retrouve bien entendu les secteurs résidentiels et le centre ville de Barentin, les zones commerciales et d’activités ressortent également. L’approche ne se limite pas aux habitants mais intègre également les employés et usagers ne résidant pas sur Barentin.

Participer à l’atténuation des risques d’inondation

Les projets de renaturation peuvent permettre d’améliorer voire redonner des capacités d’infiltration, ces projets peuvent également participer selon leur localisation à améliorer la gestion des eaux pluviales (en déchargeant partiellement le réseau) ou diminuer les risques.
L’approche proposée est une synthèse des données du Plan de Prévention des Risques Inondation (PPRI) et de la connaissance des axes de ruissellement du syndicat de Bassin versant. L’étude a pu se nourrir de la production en cours sur le projet européen RESIST en intégrant une modélisation visant à repérer des zones où il peut être pertinent d’intervenir, de mieux infiltrer, de dévier ou de ralentir la progression de l’eau.
Précaution de lecture : ces zones ne correspondent pas à des zones en eaux (cf PPRI) et ne sauraient être une réponse aux évènements centennaux ou très intenses. Elles ont pour objectif de concourir aux croisements des enjeux ci-après.

Réduire les effets des îlots de chaleur

La carte qui suit est issue d’une exploitation des zones climatiques locales, un outil en libre-service pour évaluer la sensibiliét aux fortes chaleurs.
Les zones de sensibilité faible à très forte et de sensibilité variable ont été retenues. La question s’était posée de retenir des zones classées nationalement “faible” et “variable” mais au vu des modélisations des évolutions climatiques et du ressenti des usagers, elles ont été ajoutées comme zones à enjeux.
Ainsi, la carte représente les zones où des actions pourraient participer à limiter les effets de ces îlots de chaleur, notamment les nuits tropicales.

La difficile mutabilité foncière de certains espaces

Enfin, afin de hiéarchiser les zones qui ressortent du croisement des enjeux, une analyse de la mutabilité du foncier a été menée avec comme source principale les fichiers fonciers.
Chaque propriétaire peut bien entendu s’emparer du sujet à son échelle, mais ce regard sur le volet foncier peut permettre d’apprécier la maîtrise possible que peuvent avoir des collectivités ou des opérateurs publics.

Tout comme le volet “sols à préserver”, cette représentation doit être vue comme un guide de lecture pour aider à hiéarchiser les différents secteurs.

Cibler les secteurs à enjeux pour la renaturation

La dernière étape est de croiser les 4 enjeux cartographiés sur la commune, la première carte de synthèse permettant ainsi de compter le nombre d’enjeux qui se superposent. Cette représentation ne délimite pas précisément des contours de projets mais elle permet d’identifier des secteurs et des zones où des projets de renaturation peuvent répondre à une ou plusieurs problématiques.

La deuxième carte de synthèse comprend les sols à préserver et les espaces difficilement mutables pour ajouter une hiérarchisation des secteurs.

Guide de lecture : un secteur orange foncé ou rouge foncé cumulera 3 ou 4 enjeux. Si celui-ci n’est pas masqué par la représentation des sols à préserver ou du foncier difficilement mutable, il sera particulièrement approprié à une réflexion globale autour de la renaturation.

Un support de réflexion qui ne doit pas être exclusif

Sur les cartes ci-dessus, selon les problématiques visées, des secteurs avec un seul enjeu ou du foncier difficilement mutable peuvent tout à fait être très pertinents. L’approche transversale proposée permet d’apprécier la configuration de l’ensemble de la commune et de hiérarchiser les différents quartiers mais, en aucun cas, elle ne doit être utilisée dans une logique d’exclusion.

Une version interactive de ces résultats

Relief, zoom en 3D, emprise des bâtiments, détail des indicateurs à façon… cliquez ici pour découvrir la carte interactive du ciblage du potentiel de renaturation. Cette carte interactive est un outil d’exploration du territoire pour accompagner les réflexions et sensibiliser aux différents enjeux.

Focus sur 4 secteurs pour illustrer les croisements d’enjeux

Le schéma ci-dessous propose, à titre illustratif, 4 secteurs qui présentent des croisements d’enjeux de différentes natures (non exhaustif).

Nombre d'enjeux superposés
Guide lecture : une couleur foncée traduit une superposition d'enjeux
1 enjeux
2 enjeux
3 enjeux
4 enjeux
Couches de masques
Espaces difficilement mutable
Sols à préserver

Nombre d'enjeux superposés
Guide lecture : une couleur foncée traduit une superposition d'enjeux
1 enjeux
2 enjeux
3 enjeux
4 enjeux

Nombre d'enjeux superposés
Guide lecture : une couleur foncée traduit une superposition d'enjeux
1 enjeux
2 enjeux
3 enjeux
4 enjeux

Nombre d'enjeux superposés
Guide lecture : une couleur foncée traduit une superposition d'enjeux
1 enjeux
2 enjeux
3 enjeux
4 enjeux

Pour en savoir plus, la méthodologie détaillée

Cette page présente les principaux résultats, pour comprendre comment ces conclusions ont été obtenues, cliquez ici pour découvrir la méthodologie et les limites de l’étude.

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