Méthodologie : Déclinaison locale de la trame verte et bleue
Construction de l’occupation du sol
Un préalable indispensable à la construction d’une trame verte et bleue (TVB) est la connaissance de l’occupation du territoire en question. Sur le territoire de Barentin, la cartographie de l’occupation du sol (OS) a été créée pour les besoins de l’étude (finesse cartographique). Ainsi, suite à différents traitements géomatiques automatisés de plus de 15 bases de données, la cartographie de l’OS a pu être réalisée.
Les 6 étapes suivantes détaillent sa construction:
Etape 1 : Traitement géomatique automatisé à partir des bases de données renseignant l’occupation du sol

Etape 2 : Hiérarchisation des occupations du sol pour déterminer que chaque point de l’espace n’ait qu’un usage (méthode DESCOHRE : Dilater-Eroder-Simplifier-COrriger-Hierarchiser-Redécouper)
Etape 3 : Ajout du caractère potentiellement humide dans l’occupation du sol. Utilisation de la couche des zones fortement prédisposées à la présence de zones humides de la DREAL
Etape 4 : Classification de chacun des postes d’occupation du sol par sous-trame écologique (milieux boisés et arborés, milieux aquatiques et humides, milieux ouverts)
Etape 5 : Correction par photo interprétation (SMBVAS, commune et Cerema)
Etape 6 : Simplification de la nomenclature
Définition de la TVB
Suite à la connaissance du territoire via la cartographie de l’occupation du sol, il est possible de le scinder en sous-trames écologiques selon les habitats naturels présents. Assez classiquement et après échanges avec les partenaires, 3 sous-trames écologiques ont été retenues:
• la sous-trame des milieux aquatiques et humides
• la sous-trame des milieux ouverts
• la sous trame des milieux boisés et arborés
Chaque habitat naturel est ensuite classifié dans une des 3 sous-trames écologiques.
Etape 1: Définition des réservoirs de biodiversité
La première étape vise à définir les habitats les plus propices à la biodiversité: les réservoirs de biodiversité (RB).
Pour ce faire, deux conditions ont été retenues:
• les habitats présentant un zonage de protection (ex: zones humides au sens du Code de l’environnement) ou un zonage d’inventaires (ex: Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique),
• les réservoirs de biodiversité des TVB d’échelles supra, ici le SRCE (Schéma Régional de Cohérence Ecologique) de Normandie.
Etape 2: Définition des corridors écologiques
La seconde étape consiste à déterminer si ces derniers sont connectés entre eux et si les espèces peuvent se déplacer entre ces habitats. Plusieurs méthodes existent pour identifier les corridors écologiques (CE). Celle choisie pour l’étude se fonde sur la perméabilité des milieux via l’outil Biodispersal.
Pour chaque sous-trame écologique considérée, cette méthode vise à:
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Le choix d’une espèce ou d’une guilde d’espèces cibles peut être difficile selon les enjeux et le niveau de connaissance du territoire. Après échanges avec les parties prenantes, il a été décidé de choisir une espèce par sous-trame écologique en se fondant sur la liste d’espèces définie dans le cadre du SRCE de Haute-Normandie et validée par Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN). Le choix s’est porté sur des espèces possédant des distances de dispersion connues et assez faibles:
| Sous-trame écologiques | Espèce | Distance de dispersion | Source |
|---|---|---|---|
| sous-trame des milieux boisés et arborés | Cortège des tritons | 150 m | Fiche espèces du MNHN |
| sous-trame des milieux ouverts | Grande sauterelle verte | 300 m | Fiche espèces du MNHN |
| sous-trame des milieux aquatiques et humides | Agrion de mercure | 300 m | Fiche espèces du MNHN |
Un fois l’espèce choisie, l’utilisation de l’outil Biodispersal est possible et se fait selon les étapes suivantes:
Les étapes 1 à 4 (notamment la construction de l’OS) ont déjà été réalisées avant l’utilisation de l’outil Biodispersal pour les besoins de l’étude. Ainsi, Biodispersal et ses fonctionnalités associées, est pleinement utilisé à partir de l’étape 5 : l’attribution des coefficients de friction. Chaque habitat de la commune se voit attribuer un coefficient de friction allant de 1 (=habitat favorable) à 100 (=habitat très difficilement franchissable).
A titre d’exemple, voici le résultat cartographique pour la sous-trame des milieux boisées et arborés suite à l’attribution des coefficients de friction:
La dernière étape vise à établir l’aire potentielle de dispersion, à partir du coût maximal de dispersion défini selon la formule suivante:
Distance de dispersion
Coût maximal= _______________________ x coefficient de friction du milieu
résolution
On obtient alors l’aire potentielle de dispersion, ici celle de la sous-trame des milieux boisés et arborés. Cette même étape est ainsi réalisée pour chacune des sous-trames écologiques.
Etape 3 : Interprétation et cartographie de synthèse la TVB
Enfin, une cartographie de synthèse regroupant les 3 sous-trames écologiques est réalisée. Cette dernière est interprétée cartographiquement et validée par des visites terrain.
L’interprétation tend à comprendre la fonctionnalité du territoire en identifiant 3 types de zones:
- les corridors à préserver,
- les corridors à renforcer,
- les corridors à restaurer.
En ce qui concerne les corridors à renforcer et à restaurer, la finalité de l’analyse est d’identifier quelles en sont les causes, à savoir les éléments fragmentants (infrastructures routières/ferroviaires, urbanisation dense, obstacles à l’écoulement, pratiques agricoles intensives).
Construction de la trame urbaine
Dans cette étude, il a été décidé de s’intérésser aux continuités écologiques au sein du milieu urbain. On parlera ici de trame urbaine.
La zone d’étude se concentre sur les zones “U” et “AU” du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune, et se fonde sur l’occupation du sol définie précédemment.
Les postes d’occupation servant de base pour construire la trame urbaine sont ceux dits “non urbanisés”. Ces derniers sont représentés sur la cartographie précédente. Dans un premier temps, un travail d’identification des zones les plus discriminantes en termes de biodiversité a été réalisé (équivalent aux réservoirs biologiques de la TVB). L’utilisation de l’outil Biodispersal, de manière détournée, a permis de mettre en avant des blocs connectés et d’aider à l’interprétation cartographique.
Dans un second temps, le critère de surface minimale a été utilisé pour filtrer et distinguer deux types de zones :
les noyaux de biodiversité (surface>5 ha)
les noyaux de biodiversité potentielle (2 ha<surface<5ha)
Enfin, le même travail d’interprétation cartographique et de terrain réalisé pour la TVB a permis de distinguer différents corridors :
les corridors à préserver
les corridors à renforcer
les corridors à restaurer
Dans la même logique, l’identification des éléments fragmentants a été réalisée: infrastructures de transport, obstacles à l’écoulement, urbanisation dense…
Différentes vérifications terrain ont permis de confirmer ou infirmer les conclusions cartographiques.















