Résultats : spatialisation des enjeux, changement climatique
Des enjeux hétérogènes selon le secteur du territoire et le tissu urbain
Afin d’obtenir une première synthèse de la phase 2 (comprenant les critères environnementaux, les projections climatiques et l’analyse du cadre de vie par la nature en ville) le choix a été fait de réaliser des schémas cartographiques de synthèse. L’analyse propose de se focaliser sur les espaces urbanisés du territoire en les regroupant par type de tissus urbains :
pavillonnaires,
d’activités,
les fonds de vallées,
les zones mixtes d’habitats et d’activités.
L’analyse a ensuite été réalisée qualitativement en notant de 0 à 3 par un système de pictogramme la présence et l’importance des enjeux suivants pour chaque zone :
Les risques de retrait gonflement des argiles et de cavités souterraines,
La proportion de fortes pentes,
Les risques inondation par ruissellement, débordement ou remontées de nappes,
L’importance de l’imperméabilisation des sols,
L’importance de la végétation,
La desserte en espaces publics de nature.
La carte ci-dessous présente ainsi par quartier la synthèse des enjeux environnementaux.
On observe que la répartition des enjeux sur le territoire ne dépend pas seulement de la nature des sols et de la topographie mais est également influencée par les tissus urbains. Par exemple les différentes zones d’activités sont en forte carence de végétation et d’espaces de nature accessibles à tous, ce qui nuit à leur résilience.
Cette analyse permet de croiser les points forts et carences inhérentes à l’aménagement des tissus urbains aux caractéristiques physiques du territoire et de flécher à l’échelle de dix zones agrégées du territoire les enjeux qui seront à prendre en compte en cas de projet d’aménagement. Il est également intéressant de noter que les solutions qui seront proposées devront s’adapter aux usages, périodes de fréquentation et aux publics des ces zones.
NB : Les cartes interactives permettent des analyses plus fines et abouties à l’échelle d’un projet opérationnel.
La notation en pictogramme correspond à une synthèse des enjeux spatialisés par tissu urbain permettant de comparer les différents espaces entre eux.
Les impacts du changement climatique accentuent ces enjeux
Le changement climatique impactera fortement le territoire dans les années à venir. Les projections de la TRACC (trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique) définies par le Ministère de la Transition Ecologique permettent d’anticiper ses impacts sur les stratégies de renaturation et de désimperméabilisation.
En effet, la modification des températures et des précipitations impactera le vécu des habitants sur le territoire mais risque également d’accentuer les enjeux déjà présents.
Sur les événements de fortes chaleurs
Sur le régime de précipitations
Sur le taux d’humidité des sols
Le tableau ci-dessous synthétise ces projections.
| Paramètre | Tendance | Effet sur le territoire | Besoins et opportunité associés |
|---|---|---|---|
| Température | ↑ nb jours de forte chaleur | ↑ surchauffe urbaine | ↑ Besoins en rafraîchissement |
| Sécheresse | ↑ nb de jours de sol sec | ↑ risque de ruissellement et stress hydrique | ↑ Besoin d’infiltration et d’arrosage |
| Humidité des sols | ↓ en été | ↑ risque de ruissellement en été | ↑ Besoins d’infiltration, opportunité de stockage et d’arrosage |
| Evapotranspiration Potentielle* | ↑ à moyen et long terme | ↑ des besoins en eau des sols pour la végétation | ↑ Besoins d’infiltration, opportunité de stockage et d’arrosage |
\* L’évapotranspiration potentielle est définie comme la quantité d’évaporation qui pourrait se produire en cas d’approvisionnement en eau suffisant pour la végétation du territoire.
Un territoire majoritairement plus vulnérable à l’avenir
En croisant la spatialisation des enjeux avec les impacts du changement climatique, il ressort que les enjeux seront exacerbés à l’avenir. Pour simplifier la lecture, les 6 enjeux actuels ont été regroupés en 3 risques correspondant aux :
- Risque sous-sol, composé de :
- L’enjeu de retrait gonflement des argiles
- L’enjeu de présence des cavités
- Risque eaux, composé de :
- L’enjeu de présence des pentes
- L’enjeu d’inondation
- L’importance de l’imperméabilisation
- Risque surchauffe urbaine, composé de :
- L’importance de l’imperméabilisation
- L’importance de la végétation
- La desserte en espaces publics de nature
Ces différents risques ne sont pas impactés de la même manière par le changement climatique. Les hypothèses suivantes ont été prises en compte pour définir leur évolution à l’horizon lointain de la TRACC
- Risque sous-sol, impacté par :
- L’évolution des précipitations
- L’évolution de la sécheresse des sols
- L’évolution de l’humidité des sols
- Risque eaux, impacté par :
- L’évolution des précipitations
- L’évolution de la sécheresse des sols
- Risque surchauffe urbaine, impacté par :
- L’évolution de la température
- L’évolution de l’humidité des sols
- L’évolution de l’évapotranspiration potentielle
Si les impacts du réchauffement climatique ne viennent pas créer de nouveaux risques (du moins parmi les enjeux pris en compte dans l’étude), ils viennent exacerber les risques actuels. Ainsi avant la mise en place d’une stratégie de renaturation et de désimperméabilisation on observe une augmentation homogène des risques pour l’ensemble du territoire.
Cette cartographie permet tout de même de hiérarchiser les secteurs entre eux, 5 d’entre eux étant soumis aux trois risques, 4 à deux risques et le dernier à un seul d’entre eux. De plus, les risques sont déjà présents aujourd’hui, mais si le changement climatique vient les renforcer, tous les secteurs ne partent pas du même point de référence.
Cette cartographie peut donc être un premier outil d’aide à la décision afin de flécher et de prioriser des projets d’adaptation par risque et par enjeu.
Dans l’analyse, le secteur de la Vallée Sud est le seul qui ressort comme s’améliorant, cela est dû à une limite de la méthode d’analyse qui note très favorablement les espaces publics de nature et la végétation (ce secteur étant le mieux équipé en l’état actuel).
Une stratégie à mettre en oeuvre pour limiter les effets du changement climatique
L’analyse est effectuée pour un scénario en 2 100 en prenant en compte la végétation et les espaces actuels de nature accueillant du public .
Les résultats pourraient donc varier fortement :
- positivement pour la surchauffe urbaine en cas d’une stratégie ambitieuse de renaturation et de végétalisation
- négativement en cas de dépérissement des végétaux existants (scénario probable sans stratégie de conservation et de repeuplement des boisements et autres espaces verts eux aussi sensibles aux variations climatiques).















