Le travail sur l’éclairage
Trame noire
La trame noire est le réseau écologique propice à la vie nocturne, sur le même modèle que la trame verte et bleue. Il s’agit donc d’un ensemble de réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques ayant un niveau d’obscurité suffisant pour la biodiversité nocturne.
Pollution lumineuse
La notion de pollution lumineuse vise à traduire le niveau de visibilité ou de qualité du ciel étoilé, nocturne. On parle alors de luminance zénithale exprimée en magnitude par arc seconde au carré (mag/arcsec²). Elle reprend la lumière utilisée pour la radiance (émise vers le ciel et réfléchi par le sol), mais aussi la diffusion de celles-ci dans l’atmosphère, ce qui dépend de la présence de nuage, l’humidité la pollution etc). Une carte produite par l’OFB pour les indicateurs de l’Observatoire National de la Biodiversité (ONB) en 2021 illustre cette question au niveau métropolitain1.
Les méthodes de travail
Sur ce sujet plusieurs démarches sont possibles2 :
- Les points de conflits
La première consiste à identifier les points de conflits entre les secteurs à enjeux de biodiversité et la pollution lumineuse. Il convient donc d’avoir des données sur les secteurs à enjeux (trame verte et bleue (TVB) locale, zonages du milieu naturel…), des données de pollution lumineuse (dans notre cas image satellite), et de croiser ces éléments. Cette méthode, facilement compréhensible, permet facilement d’établir un plan d’action, une hiérarchisation pour effacer les points de conflits. Il est aussi possible de s’appuyer sur les secteurs à enjeux pour établir des prescriptions d’éclairage.
- La trame noire
La seconde est la trame noire à proprement parler. Il s’agit d’ajouter une dimension supplémentaire à la TVB, la dimension nocturne. Si le territoire possède déjà une TVB, la méthode la plus simple est de conserver les parties les plus sombres de cette TVB, ce qui constituera la trame noire : méthode déductive. Une autre méthode consiste à créer une trame verte, bleue et noire directement, c’est-à-dire que la pollution lumineuse fera partie des paramètres pris en compte pour constituer les réservoirs de biodiversité et corridors. Par exemple une zone trop éclairée ne pourra pas faire partie de cette TVBN même si elle est très intéressante en terme de milieu naturel, ou sera considérée comme très dégradée. C’est la méthode intégrative.
Cette étude n’a pas pour objet d’établir une trame noire du territoire. Il s’agit avant tout d’identifier les points de conflits. Cependant, le travail pourra largement alimenter un éventuel futur exercice de délimitation de trame noire.